samedi, 15 décembre 2012
Med Bregi
(Menart – Spona – 2012)
Durée 40’44 – 12 Titres http://www.goluban.com  C’est le son si particulier de Sonny Terry qui donnera un jour à Tomislav Goluban l’envie de se mettre à l’harmonica, et c’est à force de travail, d’acharnement mais aussi de rencontres qu’il deviendra un des maîtres incontestés de l’instrument non seulement dans son pays, la Croatie, mais aussi dans le reste de l’Europe où ce partenaire convaincu de l’European Blues Union aura tout le loisir de briller, que ce soit en France, en Allemagne, en Suède, en Norvège ou encore en Italie et même en Hongrie où on le croise de plus en plus souvent. Durant les sept dernières années, Tomislav Goluban a enregistré sous son nom cinq albums et remporté à peu près tout ce que la Croatie compte de récompenses, se retrouvant du même coup à Memphis en 2009 pour le 25ème International Blues Challenge et à Berlin deux ans plus tard pour le 1er European Blues Challenge et devenant de fait l’ambassadeur du blues croate à l’international. Accompagné d’un groupe à géométrie variable, Little Pigeon’s Forhill Blues, où l’on croise à l’occasion des cuivres ou des vents et où le guitariste Mike Sponza est plus qu’un simple invité, Goluban nous dévoile un nouvel album dans lequel les originaux se mélangent aux traditionnels du cru et où les invités sont légion, de quoi indiscutablement séduire tous ses compatriotes mais aussi les adeptes d’un world blues plein de nuances et de finesses qui, s’ils se retrouvent forcément un peu victimes de la barrière de la langue, n’en sont pas moins réactifs à la richesse infinie des sons et à la sensualité des arrangements proposés sur « Med Bregi ». Avec un travail très soigné sur les voix et en particulier sur des duos qui se veulent à la fois féminins et masculins, mais avec également des efforts impressionnants sur la musicalité d’un album qui brille autant par ses parties de piano ou de guitare que par des harmonicas qui sont tout naturellement parfaitement mis en valeur, Tomislav Goluban fait un grand pas en avant dans la voie d’une véritable reconnaissance internationale, et pas seulement dans le monde du blues puisque les divers morceaux de l’ouvrage disposent des arguments nécessaires pour frapper à l’occasion à d’autres portes. Il a fait le pari de chanter dans sa langue natale, mais des titres comme « Lepe Ti Je Zagorje Zelene », « Jedna Puran Dva Pandura » ou « Grozdje Blues » n’ont absolument aucune difficulté à interpeller tous ceux qui sont capables de ressentir la musique et ses ondes positives de manière naturelle et spontanée ! A revoir très vite sur scène …
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