samedi, 15 décembre 2012
AVOINE ZONE BLUES – 13ème EDITION
PARC DU CENTRE – AVOINE (37)
Du 5 au 8 juillet 2012
http://www.avoine-zone-blues.com/
http://www.fanfarerockbox.fr/accueil.html
http://www.crimsondaze.info/
http://fredchapellier.net/
http://www.cockrobinmusic.com/
http://www.quisem.fr/rockbox/
http://calibre12band.chez-alice.fr/
http://www.midnight-special.fr/
http://www.bandoffriends.eu/#/splash-page/
http://www.paulpersonne.com/
http://www.baskery.com/
http://www.myspace.com/baskery
http://www.alphablondy.info/
http://www.patchworkmusic.org/
http://www.les-scopitones.fr/
http://lesfortunetellers.free.fr/
http://www.veronique-sanson.net
Avoine est une petite bourgade d'Indre et Loire d'à peu près 2.000 habitants, située dans le Véron, à mi-chemin entre Chinon et Bourgueil, où le vin est si bon. Connue pour accueillir sur ses terres la première centrale nucléaire française, Avoine est une commune dynamique disposant d'infrastructures plutôt impressionnantes pour une localité de cette taille et attache beaucoup d'importance à la culture en général, et la musique en particulier. C'est ainsi que l'An 2000 de notre ère voit apparaître la première édition d'Avoine Zone Blues. Comme son nom l'indique, ce festival tire ses racines dans le blues et tous ses dérivés. Avoine Zone Blues monte en puissance et gagne en notoriété d'année en année, proposant une programmation qualitative et très éclectique qui brasse un public toujours plus nombreux et multi-générationnel. Depuis sa création, le festival a reçu des artistes de renom, nationaux ou internationaux, mais a également fait la part belle à des artistes peu ou pas connus, issus des scènes régionales. C'est ainsi que des figures emblématiques telles que Bill Deraime, Patrick Verbeke, Hugues Aufray, J.J. Milteau, Lucky Peterson, Ike Turner, Murray Head, Jerry Lee Lewis, Buddy Guy, Louis Bertignac, Eric Bibb, Johnny Clegg, Popa Chubby, les Blues Brothers, Alvin Lee, Status Quo, Jacques et Thomas Dutronc, Jacques Higelin, Canned Heat, Johnny Winter pour ne citer qu'eux, ont foulé les planches de cette manifestation devenue incontournable dans le paysage français des festivals estivaux.
Géographiquement, le festival se déroule dans le Parc du Centre, qui, comme son nom l'indique, se situe tout à côté du centre ville d'Avoine. Trois scènes sont mises à disposition des différents artistes durant ces quatre jours, la Nouvelle République, la Rest'O Blues et la scène du Chapiteau, les deux premières accueillant les groupes régionaux pour des concerts gratuits et la dernière les têtes d'affiche. La scène Rest'O Blues abrite tables et bancs, permettant au public de se poser et casser la croute en musique. Stands de restauration et de désaltération avec des produits régionaux et autres stands (musique, t-shirt, guitares...) sont mis à disposition des festivaliers. Les membres de la sécurité et les bénévoles se plient en quatre pour satisfaire toutes les demandes, toujours avec le sourire. L'accueil au sein du carré VIP est des plus conviviaux.
Cette année, en plus des artistes issus de différents horizons musicaux, les organisateurs ont mis l'accent sur un thème d'actualité, revival et tribute. A une époque où la créativité musicale connaît quelques difficultés, la nostalgie gagne tout un chacun et force est de constater une émergence des tribute bands et une renaissance d'anciens groupes.
Jeudi 05 juillet :
La scène du Rest'O Blues accueille le premier concert de cette 13ème édition avec un hommage à Led Zeppelin servi par le gang des Nantais de Crimson Daze. Agrémenté d'une section de cordes (violon et violoncelle), le combo nous replonge dans les années 70 à travers les énormes tubes d'un des plus grands groupes qui a marqué au fer rouge l'univers du rock. De "Rock'N'Roll" à "Ramble on", de "Black dog" à "Immigrant song" sur lequel le chanteur sollicite l'aide vocale du public en passant par les sonorités orientales de "Kashmir", le bluesy "Since I've been loving you", Crimson Daze délivre un set plein de talent et de feeling. Qu'il s'approprie les morceaux ou les restitue fidèlement, le frisson est assuré. "Stairway to heaven" suivi de "Whole lotta love" viennent compléter cette panoplie du parfait Led Zeppelin sous les ovations du public qui en redemande.
21h, il est temps de gagner la scène du Chapiteau. Ce n'est pas la Piste aux Etoiles qui nous attend, mais un bluesman français dont la réputation dans l'hexagone n'est plus à faire. L'honneur d'ouvrir le bal de cette 13ème édition sur la scène du Chapiteau revient à Fred Chapellier, un habitué des lieux. Accompagné de ses fidèles collaborateurs, Charlie Fabert (guitare, chant), Abder Benachour (basse) et Denis Palatin (batterie), le quatuor va faire swinguer le public d'Avoine durant une heure. Reprises et compos rythment ce set axé sur un blues rock de qualité. Reprises rondement menées en compagnie de Freddie et BB King ou encore Tampa Red avec "Big legged woman", "Since I met you baby", "Don't you lie to me"… ; compos débordantes de feeling dont l'excellent "Blues for Roy" en hommage à Roy Buchanan, "Living in a dream" lequel va figurer sur l'album à venir de Fred, le tout sous les yeux émerveillés et les oreilles satisfaites du public.
Cette fine équipe nous plonge sans complexe dans un blues rock électrique saupoudré de soul. Abder et Denis font leur boulot à la perfection en servant une rythmique toute en force et en subtilité donnant une note groovy à l'ensemble. Quant à Fred et Charlie, ils nous offrent tout au long de ce set duels guitaristiques, riffs à profusion et soli enchanteurs. Un Charlie au talent indéniable malgré son jeune âge, guitariste surdoué gagnant en maturité au fil du temps et un Fred au jeu propre, sans bavure, impressionnant de charisme et de feeling complètent le tableau. La générosité qui émane du combo ne fait qu'accentuer l'ambiance chaleureuse et conviviale qui règne sous le Chapiteau, il donne autant qu'il reçoit, en toute simplicité.
Il est 22h35 lorsque les américains de Cock Robin prennent le relais pour un concert d'1h30 pendant lequel ils vont faire revivre des tubes planétaires. Après un break de quelques années, Peter Kingsbery et Anna LaCazio reviennent en force et mènent la danse toute la soirée, faisant danser le public d'Avoine au son des "Just around the corner" et "The promise you made" ou de quelques reprises comme "To love somebody" en hommage aux Bee Gees.
Le duo Anna/Peter est toujours aussi bon et complémentaire. Peter s'adresse au public dans un français presque parfait et introduit l'immense tube "When your heart is weak" en faisant remarquer qu'après la sortie de cette chanson, beaucoup d'enfants sont nés. Malgré un son trop fort et chargé en basse, la prestation des Cock Robin est saluée par une salve d'applaudissement.
Une première journée bien remplie placée sous le signe de la diversité musicale avec du tribute, du blues, du rock, du revival, en adéquation totale avec le thème du festival.
Vendredi 06 juillet :
C'est parti pour la seconde journée d'Avoine Zone Blues. La météo est plutôt capricieuse depuis hier, il faut jongler entre averses et éclaircies. Nous tentons une sortie au centre d'Avoine en fin de matinée afin d'y voir la fanfare Rockbox, mais la pluie nous oblige à faire demi-tour. Soit, nous démarrons vers 17 h pour rejoindre le site du festival, la musique nous a ramené ici, et la pluie ne nous en délogera pas.
Il est 18h, la scène du Rest'O Blues va revêtir à présent les couleurs sudistes avec Calibre 12 et son revival Lynyrd Skynyrd. Après avoir vu ce groupe mythique quinze jours plus tôt, les tourangeaux vont avoir du mal à me convaincre. Mais ils sont plutôt bons, si ce n'est une batterie un peu à la traine qui ralentit le tout. Ne soyons pas trop critique, après tout, nous sommes ici pour partager un moment musical, et le combo va nous sortir quelques hymnes Skynyrdiens de derrière les fagots, tels "T for Texas", "Don't ask me no questions", "Simple man" et l'incontournable "Sweet home Alabama".
C'est au tour des Midnight Special, originaires de Lyon, d'investir la scène pour un tribute aux Creedence Clearwater Revival. "Run through the jungle" ouvre la marche, suivi de toute une série de standard des Creedence qui va faire danser un public déjà bien présent. De "Feeling blue" à "Heard it through the grapevine", de "Cotton fields back home" à "Lodi", les Midnights Special font revivre avec brio tous ces grands classiques avec un ultime "Proud Mary".
La deuxième soirée de gala sous la scène du Chapiteau s'annonce sous de bons augures. Gerry McAvoy et son Band Of Friends vont l'ouvrir en beauté avec un tribute à Rory Gallagher. Tribute n'est pas le terme exact, il s'agit plus ici d'une célébration de l'œuvre musicale et de la vie du grand Rory, d'un hommage vibrant et d'une manière de continuer à faire vivre sa musique. Et nous pourrons le constater tout au long de ce show. Gerry ayant joué et tourné avec Rory durant 20 ans, il va nous offrir des moments magiques pleins de feeling, ponctués de nombreuses anecdotes et souvenirs anthologiques avec Rory, narrés avec émotion et humour.
Accompagné de Ted McKenna (Rory Gallagher, Gary Moore, Michael Schenker…) à la batterie et Marcel Scherpenzeel, le power trio entame son show sur les chapeaux de roue. Au gré des titres retraçant l’immense carrière de Rory, on est bluffé par la ressemblance flagrante de Marcel Scherpenzeel, tant au niveau gestuel et guitaristique, que vocal et spirituel… On sentait planer la présence du Maître. J’invite tous les amoureux et fans, et je sais qu’ils sont très nombreux, à voir ce "Band of Friends" qui, par ailleurs, a énormément de mal à quitter la scène. Généreux … Tout simplement généreux !!!
Après un interlude "bière" nous permettant de nous désaltérer, retour sous le chapiteau pour voir un autre grand bonhomme de la gratte et du blues, j’ai nommé le titi de banlieue, Paul Personne. Après le phénoménal concert de Gerry McAvoy et de son "Band of Friends" dopé à l'adrénaline, Paul Personne n'a aucun mal à maintenir le niveau. Ne donnant pas dans la demi-mesure, lui aussi a incendié les planches du Chapiteau. Accompagné du groupe de jeunes musiciens "A l'Ouest", qui ne perd pas le nord et n'est vraiment pas à l'ouest, Paul n’a laissé personne indifférent.
Submergeant la salle d’un blues rock mature et bien ficelé, le virtuose de la 6 cordes a fait la revue de Barjoland et nous en sommes convaincus : c’est la vie qui l’a fait comme ça ! La Gibson hurle et bave dans le gras comme on l’aime et nous repartons dans la nuit avec des supers images et moments dans notre tête.
Samedi 7 juillet :
Une troisième journée qui s'annonce aussi prometteuse que les précédentes. On démarre vers 11 heures direction le centre d'Avoine, plus précisément le parvis de son église, sur lequel doit se produire la fanfare Rockbox. La chance est avec nous, les musiciens sont bien au rendez-vous, devant un parterre plutôt garni vu l'heure matinale et le ciel menaçant.
Petit zoom sur cette formation un tant soit peu atypique. J'ai découvert la Fanfare Rockbox il y a quelques mois via internet. Lorsque j'ai appris sa présence à Avoine, j'ai été très emballée. Ils sont cinq, Richard au chant mégaphonique, Jean-Philippe au soubassophone, Olivier à la Fender Strat, Nicolas à la caisse claire et Fabien à la grosse caisse. Ils sont de Toulouse, excepté Richard qui est de Saint Etienne. Cela fait quelques quatre années qu'ils sillonnent les routes françaises en y distillant un rock des seventies, le tout en fanfare. Le concept est très original et met leur musique à la portée de tous, leur permettant de jouer un peu partout, en totale autonomie et ainsi de garder et entretenir un contact de proximité avec le public. Cette formule insolite fonctionne à l'énergie pure, sans artifice ni tricherie leur permettant de se dissimuler derrière des effets à outrance. Et là, le public ne s'y trompe pas. Qualifié "d'ovni du rock" par les médias, Rockbox revisite tous les plus grands standards empruntés aux Who, Rolling Stones, AC/DC, Led Zeppelin, Jimi Hendrix, Deep Purple, les Beatles, ZZ Top et bien d'autres encore.
Et c'est bien sur ce à quoi nous avons droit sur le parvis de l'église d'Avoine. Des chansons et musiques universelles qui ont bercées des générations entières et vont faire bouger les gens en ce début de matinée. "Pinball wizard", "Jumping Jack flash", "T.N.T.", "Purple haze", les Rockbox s'attaquent aux plus grands et le font avec beaucoup de talent. Petit clin d'œil aux mastodontes australiens et surtout à leur fameux guitariste, leur look de collégien en culottes courtes vient parfaire le côté original de cette formation. Malheureusement, la pluie s'invite à la fête et selon l'adage, eau + électricité = électrocution. Il faut savoir qu'Olivier/Angus transporte dans son cartable la batterie lui permettant d'alimenter son ampli et pour éviter d'avoir un guitariste tout illuminé pour de mauvaises raisons, ils interrompent ce moment très agréable en attendant une situation climatique plus clémente pour revenir nous dispenser la bonne parole du rock'n'roll.
Un déplacement plus loin histoire de se mettre à l'abri et Avoine commence à résonner de mille bruits de moteurs. En parallèle à Avoine Zone Blues se déroule dans la région tourangelle un autre évènement, le Country Bike Rock Festival. A cette occasion, Avoine et son festival reçoivent pas moins de 500 bikers venus faire étape ici. Le doux ronronnement de toutes ces grosses cylindrées s'amplifie au fur et à mesure de leur arrivée. Rockbox accueille comme il se doit toute cette horde de motards avec "Born to be wild". Le ciel nous tombe à nouveau sur la tête, obligeant les forces en présence à battre en retraite vers le chapiteau du Rest'O Blues sous lequel la fête va continuer. Rockbox aura mis le feu trois jours durant à Avoine, que ce soit dans la ville ou dans l'enceinte du festival.
Après quelques petits problèmes techniques dus à la pluie, l'après-midi à venir est placé sous le signe du soleil et d'un plateau qui va accueillir les élèves des différentes écoles de musiques d'Indre et Loire, ainsi que des harmonies musicales du département. Du rock, de la pop, du jazz, jeunes et moins jeunes vont occuper la scène du car podium de la Nouvelle République ainsi que la pelouse du parc pour quelques heures de divertissement musical. Les diverses formations qui se produisent le font avec plaisir et conviction et l'on peut déjà deviner parmi les élèves des écoles certaines graines de talents.
19h, la scène du Rest'O Blues se remplit d'une multitude de musiciens. Deux batteries sur scène, une section cuivre, guitare, basse, percussion, clavier, rien n'est oublié. Et c'est le groupe Feel Collins originaire de Font Romeu qui s'y colle, pour un tribute à … je vous le donne en mille … Phil Collins, comme son nom le suggère fortement. L'ensemble est bon, même très bon, le timbre de voix du chanteur est quasi identique à l'original, et cerise sur le gâteau, il va également tenir les baguettes sur certains morceaux (d'où la présence des deux batteries). Le show d'1h40 nous offre un survol des tubes de ce grand performer qu'est Phil Collins, mettant l'accent sur sa carrière solo. C'est ainsi que le public peut donner de la voix sur "You can't hurry love", "Against all odds", "Two hearts" "In the air tonight" ou encore "Sussudio".
Des fjords suédois à la savane ivoirienne, le Chapiteau revêt ce soir des couleurs musicales bien différentes. Pour l'heure, une aurore boréale nous attend. Une véritable bouffée de fraicheur envahit les lieux lorsque trois magnifiques elfes blonds font leur apparition. Les sœurs Bondeson, Greta (chant, banjo, guitare, harmonica et percussions aux pieds), Stella (chant et contrebasse) et Sunniva (chant et guitare) sont de retour sur les planches avoinaises et depuis leur première venue sous le Rest'O Blues, elles ont fait leur petit bonhomme de chemin. La chaleur augmente d'un coup lorsqu'elles entament leur set. Elles ne parlent pas très bien le français mais font des efforts non négligeable et comme elles le disent si bien, le langage de la musique est universel, compréhensible par une très grande majorité et permet de communiquer sans forcément parler la même langue.
De balades en country rock, de rythmes doux et apaisants en rythmes endiablés, les belles suédoises nous offrent leurs compositions musicales puisées dans les racines même du blues, auxquelles elles apportent des touches country, folk et rock. Vocalement, les demoiselles assurent un chant à trois voix des plus harmonieux et gracieux, tout en force et en douceur qui ne laisse personne insensible. De l'énergie à revendre, une générosité débordante, une simplicité étonnante, elles instaurent une ambiance des plus chaleureuses. La sauce prend immédiatement, le public est sous le charme. Après un rappel des plus mérités, Baskery tire sa révérence sur une très vieille chanson suédoise de Carl Michael Bellman, le tout à capela, laissant un public vibrant sous le charme et l'émotion de ces voix exceptionnelles.
C'est à présent le moment de basculer vers l'afro reggae. Le Solar System entre en scène à 22 h 50, avec quelques 20 minutes de retard sur l'horaire prévu. Décidemment, ces artistes adorent se faire désirer ! Quelques notes plus tard d'un Led Zep cuivré se transformant peu à peu en reggae, le "révolutionnaire" ivoirien fait son apparition et entame son show en énonçant le psaume 23, "l'éternel est mon berger, je ne manquerai de rien, il me fait reposer dans de verts pâturages…", avant d'attaquer avec son tubesque "Jerusalem". Alpha Blondy n'a rien perdu de sa verve, il nous délivre ses messages politique, de paix, d'amour avec toujours la même fougue. La troupe qui l'accompagne est en place, cuivres, guitares, basse, batterie, percussions soutiennent admirablement le bonhomme entouré de superbes choristes. Passant en revue la plupart de ces grands classiques, Alpha Blondy et le Solar System vont faire briller le soleil sous le Chapiteau d'Avoine durant presque deux heures.
Dimanche 8 juillet :
Dernière journée de cette 13ème édition d'Avoine Zone Blues placée sous le signe du soleil et une fois de plus, de la diversité musicale. Nous entamons cette journée devant le podium de la Nouvelle République, sans fanfare ni trompette, avec un apéro très blues rock servi par Badge en hommage à l'un des maitres es guitare, Eric Clapton. Une partie de la discographie de ce guitar hero est talentueusement explorée par le power trio avec "Cocaïne", "Stop breaking down", "I'm so glad", "Tore down", Clapton étant autant reconnu pour ses reprises adaptées que pour ses compos.
Une scène plus loin, c'est le plongeon dans la folle ambiance des années 60/70 avec toute la magie des Beatles. Le déjeuner des festivaliers se déroule en musique sous le Rest'O Blues avec The PatchWork. Les quatre garçons dans le vent, costumés et perruqués pour coller au plus près à l'image de leurs glorieux ainés, nous offrent un spectacle retraçant la carrière des Beatles à travers des titres mondialement connus ("Let it be", "Day tripper", "Yesterday", "She loves you"…) pour finir sur un clin d'œil aux Rolling Stones avec "Satisfaction".
Alors que les Scopitones, originaires d'Angers se mettent en place sur la scène de la Nouvelle République pour faire ressurgir l'âge d'or des années "yéyé", je suis irrémédiablement happée par la médiathèque d'Avoine, laquelle me fait un grand appel du pied pour un voyage passionnant à travers le temps et l'espace.
Cisco Herzhaft, bluesman de talent qui a représenté la France à l'International Blues Challenge de Memphis en catégorie solo en février dernier, nous y attend pour nous conter la naissance du blues. Durant une heure, il nous offre une immersion totale dans la fantastique aventure du blues à la découverte de ses racines, de sa naissance dans les champs de coton du delta du Mississippi, se nourrissant de rythmes africains, européens, amérindiens, hawaïens. Nous sommes tout simplement suspendus à ses lèvres, surtout lorsque Cisco illustre sa narration accompagné de sa guitare, nous faisant ainsi des démonstrations de worksongs et des différents types de blues qui sont apparus au fil du temps aux Etats-Unis.
Autre moment fort de cette journée, le rassemblement de "1 000 guitares et voix". Orchestré par Emilie Sansous, Fred Chapellier et Thierry Mimot, chanteurs et guitaristes de tous âges se retrouvent au pied du podium de la Nouvelle République, interprétant "Le lion est mort ce soir" ainsi que "Travailler c'est trop dur". Artistes confirmés et graines d'artistes unissent leurs voix et leurs accords sous le soleil d'Avoine.
La journée tire à sa fin, ainsi que le festival, mais Avoine n'a pas dit son dernier mot. Nous avons eu droit tout au long de ces quatre journées à des tribute et revival de grands noms du rock, de la pop, et pour compléter le tableau et clore en beauté cette partie, après le quatuor de Liverpool, il ne manquait que les rebelles britanniques. Il s'agit bien évidemment d'un tribute aux Rolling Stones, les bad boys de Londres, que nous réservent les Fortune Tellers. De "Jumping Jack flash" à "Starfucker" en passant par "Sympathy for the devil", "Wild horses", "Dead flowers" et "Satisfaction", les diseurs de bonne aventure nous font traverser toutes les époques d'une carrière stonienne qui compte pas moins de cinquante années d'existence, offrant ainsi une sélection de titres connus, mais également peu connus.
Le set des Fortune Tellers n'est pas encore fini que la file d'attente devant le Chapiteau se densifie. Le public est au rendez-vous pour le dernier concert de cette 13ème édition, assuré par Véronique Sanson. Le concert prévu initialement à 18 h, ne va débuter qu'à 19h10 pour cause de problèmes techniques. Le public, bon enfant, prend son mal en patience et attend sagement l'arrivée de celle qui va enflammer les cœurs. Cette heure d'attente est très vite oubliée et l'engouement provoqué par l'apparition de Véronique Sanson sur scène est impressionnant. Tantôt au piano, toujours au chant, Véro (comme la surnomme affectueusement le public d'Avoine) est visiblement très en forme. Elle va assurer un show empreint de générosité, partageant sa musique ainsi que "des p'tits coups de bonheur, des p'tits coups de malheur". L'émotion qui se dégage de part et d'autre des barrières est touchante. Ce qui ne gâte rien, le tout est servi par un très bon son (ce qui n'a pas toujours été le cas durant ces quatre jours), les voix sont bien mises en avant et le tout est admirablement étayé par des musiciens talentueux.
Avec un final en apothéose, cette année encore, Avoine Zone Blues aura marqué les esprits par son éclectisme musical qui garde toujours cette racine ancrée dans le blues. Un beau festival à dimension humaine et familiale, due en grande partie au "travail" des bénévoles. Gageons que la 14ème édition nous réservera encore de belles surprises et sera aussi forte en émotion.
Cathie Wetzstein – novembre 2012
|
