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THIN LIZZY à PRATTELN (CH) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
lundi, 10 décembre 2012
 

THIN LIZZY
Z7 - PRATTELN (CH)
Le 15 novembre 2012

http://www.thinlizzy.org/
http://www.maxxwell.ch/
http://www.z-7.ch/start.php

Direction la Suisse, Pratteln et son Z7 qui propose une fois de plus une affiche alléchante : Thin Lizzy. Nous retrouvons en première partie les Suisses de Maxxwell auxquels revient la tâche de chauffer la salle, et par la même occasion le public. Chose dont ils vont s'acquitter sans aucun mal. Parfaits inconnus pour moi jusqu'à ce jour, cette formation de Lucerne dont on retrouve les premières traces en 2006 est une belle découverte. Constitué d'un chanteur, deux guitaristes, un bassiste et un batteur, ce groupe pratique un hard rock burné et mélodieux, puisé dans ce qui se fait de mieux dans le genre ces dernières décennies. Leur fougue est contagieuse, leur musique énergique fait sauter sur place et remue les neurones. Ils maitrisent parfaitement leur sujet avec beaucoup de talent, sans trop de fioritures, pour aller droit à l'essentiel. Une très bonne entame pour cette soirée.

Nous abordons à présent le vif du sujet. Thin Lizzy arrive sur scène sous les acclamations du public. “Are you ready?” lance le charismatique Ricky Warwick. Oh yes, we are … en tout cas, moi je le suis, prête à m'en prendre plein les yeux et les oreilles, et je ne vais pas être déçue. Convaincue par leur prestation de l'an dernier au Hellfest, je suis malgré tout restée sur ma faim, le set n'ayant duré que 40 petites minutes. Je vais enfin pouvoir assister à un set complet. Les gaillards sont en forme, souriants, et c'est bien sûr « Are you ready » qui ouvre les hostilités. Délivré à 100 à l'heure avec un enchainement sans temps mort sur « Jailbreak », le combo offre un duo gagnant à coup sûr. Retrouver Thin Lizzy dans cette salle du Z7 est un vrai bonheur, le son est impeccable, les lights sont superbes et mettent en valeur le backdrop du groupe. Comme le fait remarquer Ricky, “it's good to be back here so soon !!!”.

« Don't believe a word » (ce morceau me fait immanquablement penser au regretté Gary Moore), « Killer on the loose » et « Chinatown » prennent le relais. L'énergie déployée par les “bad ass” du rock'n'roll est phénoménale, renforcée par la complicité qui les unit et le plaisir affiché qu'ils prennent à jouer ensemble. Les titres de légende laissés par leurs glorieux ainés, l'interprétation magistrale et musclée de ces grands classiques du hard rock, tout procure un immense sentiment de satisfaction à l'auditoire. Sans renier le fabuleux héritage musical qu'ils ont transmis, exit Phil Lynott, exit Gary Moore … Leurs ombres planent toujours au-dessus de nous jusqu'à ressentir leur présence par moments, et là où ils sont, ils doivent se réjouir du Thin Lizzy nouveau, car malgré leur disparition, Thin Lizzy is still alive. Le relais est bel et bien assuré, le line-up actuel brille d'une présence scénique et d'un feeling incontestable ; Brian Downey, Scott Gorham et Darren Wharton ont su insuffler l'esprit Thin Lizzy à Ricky Warwick, Marco Mendoza et Damon Johnson, les petits “nouveaux”, afin que perdure cette œuvre.

Tous nos sens sont en alerte … La basse de Marco Mendoza nous fait décoller immédiatement sur la planète groovy avec « Dancing in the moonlight ». La batterie de Brian Downey nous entraine dans une folle équipée sur « Massacre » et « Angel of death » alors que les notes qui s'échappent du clavier de Darren Wharton nous plongent dans un état de grâce proche du nirvana, un incroyable moment de douceur avec « Still in love with you », sur lequel les voix de Darren le crooner et Ricky le rocker déclenchent une vague d'émotion qui nous transperce de part en part. Le public est aux anges. Il adhère à 200% et n'a nul besoin d'encouragement pour reprendre en chœur les refrains. Il aime Thin Lizzy et inversement ; l'un donne tout ce qu'il a dans le ventre et l'autre le lui rend bien.

L'hymnesque « Whiskey in the jar » est introduit par les guitares envoutantes de Scott Gorham et Damon Johnson qui nous balancent sans complexe et à tour de rôle des solos inspirés, des riffs mordants auxquels viennent se greffer ceux de Ricky sur quasiment tous les morceaux. Une profusion d'accords sortis du fond des tripes qui collent la chair de poule. Ricky mène le show tambour battant, portant chaque titre du bout de sa voix rocailleuse, entrainant ses acolytes dans son sillage. On poursuit avec « Suicide » et « Sha la la » qui se termine sur un solo de batterie diablement énergique dont le rythme tribal fait penser aux tam-tams amérindiens ; « Cowboy song » nous met  en selle pour une chevauchée sauvage à dos de mustang dans les plaines de l'ouest. La température augmente de quelques degrés lorsque les premières mesures résonnent… « The boys are back in town » démarre sur les chapeaux de roues, faisant tournoyer des t-shirts à l'effigie de Thin Lizzy au-dessus des têtes dans les premiers rangs.

Une ovation et un rappel plus loin, les Boys reviennent sur scène avec « Rosalie » et font chanter l'assistance en hommage à Phil Lynott et Gary Moore. Ricky remercie le public du fond du cœur avant d'annoncer « Róisín Dubh – Black Rose » qui marque malheureusement la fin de cette prestation exceptionnelle. Je scrute la salle et m'attarde quelque peu sur les visages : ils sont souriants, béats d'admiration, les yeux sont illuminés de mille feux. J'ai du mal à décrocher, la musique résonne encore à mes oreilles alors que je regagne mes pénates. Bravo les Boys et respect, il n'y a rien à jeter dans ce concert qui a fait l'unanimité ce soir. Un grand moment musical d'un hard rock racé et unique ; un grand moment humain de partage, les Boys faisant preuve d'une générosité exemplaire et d'une ardeur qui ne disparaît pas avec le temps. Thin Lizzy possède ce petit truc si particulier qui fait la différence et rend chaque instant magique. Thin Lizzy is great !!!

Cathie Wetzstein – novembre 2012