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KICK THE CRAB OUT à BORDEAUX (33) pdf print E-mail
Ecrit par Christelle Bouquey  
vendredi, 07 décembre 2012
 

KICK THE CRAB OUT
LE COMPTOIR DU JAZZ – BORDEAUX (33)
Le 17 novembre 2012

http://fr.myspace.com/wooddoghouse 
http://www.myspace.com/mistertchangmusic 
http://fr.myspace.com/thebathroomgroovystuff 

Retrouvez les photos de Christelle Bouquey sur http://www.chrisbouqueypartenlive.book.fr et http://www.christellebouquey.book.fr 

Les musiciens ont du cœur, ce n’est pas nouveau, et les Bordelais se mettent régulièrement en action pour la bonne cause. Ce samedi 17 novembre, au lendemain du concert de Deitra Farr, le Comptoir du Jazz accueille trois formations différentes pour la soirée « Kick The Crab Out » organisée par Alexandre Imbert et Pauline Ricard, le duo des Bathroom Groovy Stuff. Pour l’occasion, ces derniers seront aidés des Wood Dog House ainsi que de Mister Tchang.

Les premiers à monter sur scène sont donc les Wood Dog House, en formule trio, groupe country que nous ne demandons qu’à découvrir. Je dois l’avouer, des trois musiciens, je ne connais que le contrebassiste Marc Buffan dont j’apprécie le peps pour ne pas dire le petit grain de folie sympathique. Reste à découvrir la chanteuse et multi-instrumentiste Stéphanie Barburek et le guitariste Paul Gonet. 

Quand on me dit country, j’ai toujours un peu peur de me retrouver à écouter de la country bas de gamme pour grand public non averti, mais dès les premiers accords, je me rends vite compte qu’il n’en est rien, bien au contraire. Néanmoins, ceux qui s’attendaient à écouter du bluegrass, du western-swing ou autres sons mâtinés de pedal-steel ont peut être été déçus, ou alors, comme ce fut mon cas, ravis de voir un groupe remonter à la source de tous ces styles. Cela sent bon les sons ancestraux venus de l’Irlande et de l’Ecosse qui envahirent plus tard l’Amérique. 

Il est rare de retrouver ce genre de sons sur nos scènes françaises mais il faut dire que la demoiselle en lead-vocal a une voix chaude qui s’y prête merveilleusement et qu’elle la maîtrise parfaitement bien. Ils entonnent alors des titres comme « Lullaby » ou le traditionnel «The Cuckoo ». La contrebasse sautillante et chaleureuse de Marc Buffan apporte un souffle frais supplémentaire mettant en valeur la solidité du guitariste Paul Donnet ainsi que celle de Stéphanie Barbureck qui alternera dobro, guitare sèche, banjo et même violon. Au final, si nous devions trouver un seul bémol à ce très bon moment, on évoquerait les longueurs entre chaque chanson, problème inhérent à la nécessité de la demoiselle de réaccorder chaque instrument entre chaque titre, notamment son banjo, mais ceci est bien peu de chose au vu de la qualité de leur prestation.

Après une telle mise en bouche, le très apprécié Mister Tchang est attendu dans un registre dans lequel nous n’avons pas l’habitude de le voir. Le guitariste-chanteur est en effet connu pour ses prestations énergiques et énergisantes où le blues côtoie sans rougir le funk et la soul. Ceux qui le connaissent ont pu le voir il y a quelques années avec les Malted Milk et le retrouvent actuellement avec son groupe, Mister Tchang et les Texas Sluts. 

Une chaise, un micro, un dobro et une guitare sèche, voilà de quoi interpeller les aficionados du showman charismatique. Il commence par « Too many drivers » de Lightnin’ Hopkins, dobro à la main, concentré, qu’il fait suivre par « Mellow down easy » écrit par Willie Dixon et immortalisé par Little Walter. Le ton est donné. Ici, pas de fioriture, pas de dobro électro acoustique, pas de slide, juste cette guitare aux sonorités si riches et particulières accolée à un micro, quelques notes et la voix puissante et magique de Mister Tchang. 

Si ce dernier nous a habitués aux grands shows puissants, il se fait ici plus intime en découvrant un peu sa sensibilité lorsqu’il prend la guitare de son père ou quand il explique avant de la chanter que « Blues been good to me » a une signification particulière pour lui. Bien évidemment, il ne pouvait pas rester assis tout un concert et c’est avec générosité qu’il est allé se mêler au public, définitivement conquis par son talent et sa personnalité. Mister Tchang, en plus de venir pour la bonne cause, montre, alors qu’il n’a plus grand-chose à prouver, qu’il sait encore se renouveler, et a offert au public un vrai moment de bonheur partagé. 

Après la country-folk et le blues roots, les Bathroom Groovy Stuff prennent le relais pour la dernière partie de la soirée. Comme on n’est pas à une surprise près, la venue d’un batteur pour accompagner le duo en est une nouvelle. Les habitués du microcosme bordelais ont bien évidemment reconnu Eric Boréave, alias Bo, qui a longtemps accompagné Lonj et qui fut le batteur du Gang Dubois. Connaissant le garçon, on se dit que leur côté rock-garage sera plus mis en avant que leur côté blues Mississipi et ça sera effectivement le cas bien qu’ils aient commencé leur set par « Champagne et Reefer » de Muddy Waters. 

Plutôt que rester figé dans un répertoire, le trio passe allègrement de RL Burnside (« Poor Black Mattie ») à Etta James (« Fool that I am »), en faisant un petit détour par les Stooges (« I wanna be your dog »). Ce choix éclectique peut en avoir perdu quelques uns, mais il s’avère néanmoins homogène dans la façon cohérente dont il a été abordé par le groupe qui présente, ainsi, des versions avec sa patte personnelle. Bien évidemment, ce show ne pouvait pas se terminer sans un petit bœuf avec leur ami Mister Tchang qui les aidera à finir cette soirée en apothéose avec notamment leur titre « Paris 2010 ». 

On ne peut qu’applaudir tous ces artistes qui ont joué gratuitement pour cette soirée caritative et dire un grand bravo à Alexandre Imbert et Pauline Ricard grâce à qui cette soirée a été possible et à permis d’accueillir 180 spectateurs, autant d’entrées dont les bénéfices seront reversés au profit de la lutte contre le cancer à l’Institut Bergonié de Bordeaux.

Christelle Bouquey – novembre 2012