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BLUES SUR SEINE - 14ème EDITION pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 25 novembre 2012
 

BLUES SUR SEINE - 14ème EDITION
DU 9 AU 24 NOVEMBRE 2012
MANTES EN YVELINES ET SA REGION (78)

http://www.blues-sur-seine.com/  

Soirée de lancement – Auditorium des Technodes – Guerville – 8 novembre 

http://www.malted-milk.com/  

Il y a quatre ans déjà, Blues-sur-Seine fêtait son dixième anniversaire en saluant l’élection du premier président noir des Etats Unis … Barack Obama n’aura pas eu cette année la patience d’attendre la traditionnelle soirée VIP proposée dans le superbe Auditorium des Technodes où nous accueillent gracieusement les Ciments Calcia et le groupe Italcimenti pour célébrer sa réélection à la tête de la première puissance mondiale mais aussi de la patrie qui a vu naître le blues, du moins dans la forme que l’on en connait aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle attendue depuis longtemps et connue depuis moins de 48 heures nous assure d’une quatorzième édition haute en couleurs puisque les nombreux artistes américains invités cette année encore ne manqueront pas de fêter l’évènement à leur manière ! 

C’est donc par les sempiternels discours et remerciements aux partenaires que l’on commence la soirée d’intronisation de ce tout nouveau Blues-sur-Seine qui, cette année, sera dévolu en grande partie aux origines premières du genre, celles venues tout droit de l’Afrique, qui seront particulièrement mises à l’honneur au travers d’évènements spéciaux comme l’exposition « Afro Blue », la diffusion du Film « Du Mali au Mississippi » de Martin Scorsese, l’opération « Blues du Désert » mais aussi quelques concerts majeurs comme celui de Tinariwen et, bien évidemment, l’ultime soirée « Blues et Afrique » qui réunira pour le versant blues le franco-camerounais Roland Tchakounté et pour son pendant Afrique le couple malien non-voyant Amadou et Mariam. 

Quelques nouveautés pour le cru 2012 dans le Mantois avec pour commencer la présence d’un Magic Mirrors qui accueillera divers spectacles, privés et publics, avec son cachet délicieusement cosy et vintage. Mais on remarquera également une création Théâtre et Musique, « Neige Noire », qui propose des variations sur la vie tumultueuse de Billie Holiday et qui, après plusieurs représentations dans le cadre de Blues-sur-Seine, s’en ira en tournée dans toute la France ! On le voit, le programme des semaines à venir est bien chargé mais en attendant le début officiel du festival dans sa version publique, c’est en musique que l’on poursuit la soirée avec les Nantais de Malted Milk.

Bien connus du Festival où ils se sont produits à plusieurs reprises, les Malted Milk ont quelque peu changé leur fusil d’épaule en changeant de line-up et c’est d’autour d’une moitié du groupe d’origine et d’une moitié du groupe Spoonful, ancien lauréat du Tremplin Blues-sur-Seine, qu’ils évoluent désormais dans un registre soul blues toujours très mâtiné de funk et intelligemment saupoudré de cuivres. Un frontman charismatique, Arnaud Fradin, qui avait mis le feu à l’International Blues Challenge de Memphis il y a quelques années, accompagné d’un groupe qui fait bien plus que de jouer les seconds couteaux, Malted Milk est devenu une des valeurs sures de la scène soul hexagonale et il le prouve ce soir au travers d’un set rapide mais intense qui marquera l’assistance.

Pas évident de faire démarrer au quart de tour un public de VIP, et pourtant en moins d’une heure d’un voyage qui nous transporte vers Memphis, New Orleans et Chicago, Malted Milk s’en sortira avec bien plus que les honneurs, les premiers applaudissements polis se transformant bientôt en véritables ovations au fur et à mesure que se suivent les titres de l’excellent « Get Some » paru au printemps dernier, la salle finissant même par se lever pour les trois derniers morceaux, bien chahutée juste avant il faut le reconnaitre par quelques soli individuels . De la prestation des Nantais, on retiendra non seulement la classe et le talent des deux guitaristes et la chaleur d’une voix aux intonations noires mais aussi la solidité rythmique et l’efficacité des arrangements d’un groupe qui, on comprend aisément pourquoi, est un des meilleurs représentants nationaux de la scène soul blues actuelle. 

Le concert terminé, il est bientôt temps de rejoindre le cocktail qui nous ouvre grand les bras dans le chapiteau installé à proximité, de retrouver tous les amis de Blues-sur-Seine et de gouter en leur compagnie à un dernier moment de convivialité avant le début de seize longues journées dédiées au blues dans ses diverses couleurs et sous toutes ses formes ! A vos marques, prêt … 

Scott H Biram – Lewis Floyd Henry – CAC Georges Brassens – Mantes-la-Jolie – 9 novembre

http://www.scottbiram.com  
http://www.lewisfloydhenry.com 

Difficile de résister à l’appel du CAC Georges Brassens, un lieu de culture en danger qui est, il faut le rappeler, l’endroit où est né Blues-sur-Seine dans une forme plus réduite, plus humble et plus humaine que le festival ne l’est aujourd’hui. Agitateur de talents, cet endroit culte des journées mais aussi nuits mantaises a eu l’idée d’organiser cette année une soirée un peu particulière puisque l’on y découvrira deux One Man Band, Lewis Floyd Henry pour commencer et Scott H Biram pour finir ! Audacieux, mais qui ne l’est pas quand il a une salle et une équipe à défendre ?

C’est donc avec l’Anglais que l’on commence, un artiste qui débarque avec son ampli dans un chariot, avec un petit set de percussions au sol, un sampler pour moduler ses propres sonorités et une belle Gibson ES qui lui offre un son tantôt bien rond, tantôt bien crade. Le mec a visiblement appris le dictionnaire des styles musicaux par cœur et ne se prive pas de nous le réciter in-extenso, en commençant par une pointe de blues et de rock et en laissant les choses glisser rapidement dans des registres où l’electro, le hip hop, le punk, le reggae et tant d’autres encore s’invitent dans les amplis. Debout, assis, la guitare autour du cou mais aussi devant le visage pour jouer avec les dents ou carrément derrière la tête, Lewis Floyd Henry a un petit côté Hendrix dans le look et s’efforce de le retranscrire dans ses gimmicks et dans un jeu qui, comme celui du légendaire guitariste gaucher, n’est pas forcément très propre sur lui tant au niveau de la précision de l’accordage que de celle de la fluidité et du débit des notes.

De dissonances en harmonies, de mesures tronquées en mesures augmentées, on en passe par un méli-mélo musical qui semble combler le public venu en nombre plutôt conséquent et c’est à grand renfort d’énergie et de charisme que l’homme pieuvre tape, caresse et gratte ses instruments pour leur arracher des cris, des râles et des miaulements qui se croisent et parfois s’entrelacent de manière fort intéressante. Une cover survitaminée du « Ace Of Spades » de Motörhead en fin de set finira de mettre tout le monde d’accord et c’est après un rappel un peu tiré par les cheveux que Lewis Floyd Henri s’en ira retrouver les loges avant de revenir assister au concert suivant du coin de la scène. Une attitude appréciée tant par le public que par son compagnon d’affiche du soir !

Place à Scott H Biram et à son stand de Gibson qui accueille quatre superbes spécimens du genre dont une vieille bête de 1959 qu’il maltraite avec un certain sadisme pour lui arracher un gros son à la fois teinté de blues, de country et de rock ! Si le Texan est bien plus jeune que ne l’est sa guitare principale, il n’en est pas moins un musicien expérimenté dont la discographie conséquente est une véritable mine d’or dans laquelle il suffit de mettre quelques coups de pioche pour dénicher des trésors. En accords ou en slide, en force ou en finesse, soutenu par un footstomping artisanal ou encore par un harmonica, Scott H Biram n’en finit plus de secouer l’assistance avec une musique plus conventionnelle que celle de son prédécesseur mais tout aussi énergique et violente ! Dylan revisité par ZZ Top n’aurait pas plus de grain et de couleur …

Le CAC est visiblement sous le charme et l’on se presse de plus en plus devant la scène pour mieux s’en prendre plein les yeux et plein les oreilles. L’artiste qui n’est pas avare de ses effets de style nous sortira ses quatre guitares l’une après l’autre, partant dans les sons plus rock avec une Explorer mais aussi dans des délires de slide avec sa demi-caisse et réchauffant encore un peu plus une assistance qui apprécie ce côté sale et poisseux mis sur des compositions d’une technicité impressionnante et d’une efficacité à toute épreuve. Un dernier coup de mégaphone dans la foule pour sceller la fin de la soirée, une guitare posée contre l’ampli pour emmener le larsen jusqu’au bout de la nuit … Il n’est pas encore minuit que le CAC Georges Brassens laisse déjà ses premiers spectateurs partir vers le parking, il faut dire que les nombreux rendez-vous du week-end risquent d’occuper les équipes plus que de raison, mais ça nous devrions bientôt en reparler ! 

Liz Green – Otis Taylor & Contraband – Espace Louis Armand – Carrières-sous-Poissy – 9 novembre (par Gilliane Hagenlocher & Patrick Boussuge)

http://www.liz-green-music.fr      
http://lizgreenmusic.co.uk/  
http://www.otistaylor.com  

C'est à l' Espace Louis Armand de Carrières sous Poissy que nous débutons ce festival Blues sur Seine 2012. En première partie du programme de la soirée Liz Green. Si vous ne connaissez pas encore cette artiste, son nom vous aura probablement indiqué que cette chanteuse est Anglaise et vous aurez raison. La chanteuse de Manchester apparait sur scène avec sa vielle guitare, celle que son père lui a offerte quand elle avait 16 ans, et accompagnée de quelques musiciens, contrebasse, saxophone et batterie. Liz jouera aussi au cours de son set quelques chansons au piano, demandant même au public ce qu'il préfère, guitare ou piano, mais au final c'est bien avec sa vielle "gratte" que la demoiselle aime nous distiller ses compositions aux parfums jazzy et blues.

On m'avait dit qu'avec son look terriblement "british" chacune de ses prestations était unique, différente et emplie d’émotions, j'avoue ne pas avoir été complètement transporté ! Qu'importe, le public en redemande à la fin du set mais la miss se contentera de ses 45 minutes et filera … à l'anglaise ! Dommage, mais le public pas boudeur ne lui en tiendra pas rigueur et achètera en nombre son disque « O, Devotion ! » pendant l'entracte ...

Et c'est au bluesman de Boulder (Colorado) de prendre la suite de la soirée dans un style très différent. Cela fait quelques années que les organisateurs souhaitaient inviter Otis et c'est enfin le cas cette année ! L’inventeur du transeblues va pouvoir nous abreuver de sa musique hypnotique et lancinante, prenant son inspiration également dans des racines africaines et modernes. Le set s'appuie sur son dernier album, « Contraband », savant mélange d'électrique et d'acoustique à base de musique noire-américaine (blues, jazz, gospel, boogie ...). Nous auront droit aussi à des titres plus anciens comme « Rain So Hard », « Ten Million Slaves » extrait de la bande sonore du film « Public Enemies », et surtout une interprétation très apprécié de « Hey Joe ».

Si l'homme peut sembler un peu hermétique à première vue, colosse avec une barbe proéminente, casquette visée sur la tête masquant son regard ... il n'en est rien ! Il s'est excusé à plusieurs reprises en Français de ne pas maitriser cette langue et de devoir donc converser en Anglais. Et comme les spectateurs bien assis sur leur chaise sont un peu trop statique à son goût, il descendra faire un tour dans le public avec son harmonica et en fin de concert et invitera tout le monde à venir debout au pied de la scène afin de mieux profiter de sa musique et mettre de l'ambiance.

Otis n'est pas seul sur scène et les musiciens qui l'accompagnent sont au top, chacun aura l'occasion de nous le prouver lors de solo particulièrement réussis. Voilà une soirée bien remplie et un festival qui débute sous les meilleurs auspices ...

Klink Clock – Big Middy – Magic Mirrors – Mantes-la-Jolie – 10 novembre

http://klinkclock.bandcamp.com/ 
http://bigmuddy.fr/ 

Petit îlot de bois, de velours et de glaces, un superbe Magic Mirrors trône cette année dans le square Brieussel Bourgeois et prévoit d’accueillir de manière régulière des spectacles qui seront tantôt publics, tantôt privés … Une belle initiative qui devrait être couronnée de succès, même si il est à craindre qu’en cas de déluge comme ce fut le cas en début d’après-midi, les visiteurs ne soient contraints de prévoir des bottes puisque cotée terrain, ça gadouille sérieusement tout en apportant, il faut le reconnaître, un gentil petit côté Mississippi avec des eaux boueuses à volonté ! 

En entrant dans les lieux sur les coups de 16 heures, on retrouve le fort sympathique duo Klink Clock qui est au blues ce que le fast food est à la gastronomie mais qui sert une musique des plus intéressantes et surtout des plus énergiques ! Elle aux percussions, lui à la guitare, Nini et Or ne ménagent pas leurs efforts et distillent un rock garage plein de force devant une assistance un peu médusée et un peu timide qui s’est retranchée dans le fond de la salle, bien au chaud près du bar et des radiateurs … Dommage car la sève qui coule dans le rock vitaminé de Klink Clock se partage encore mieux quand on ose aller au contact et même si le duo joue fort, et même parfois vite aussi, pour avoir personnellement essayé, je suis en mesure de confirmer qu’ils ne mordent pas et qu’ils sont en prime, dans le civil, de fort bonne compagnie !

Le temps de changer de plateau et voilà déjà Big Muddy qui prend place sur la belle scène du Magic Mirrors … Première surprise, il manque quelqu’un, et non des moindres puisque Nicolas, qui assure traditionnellement non seulement les parties de guitares mais aussi pas mal des voix, est resté chez lui pour des soucis de santé … C’est donc une prestation entièrement aux claviers et portée par les deux voix d’Aurélie et de Mélanie mais aussi soutenue par des cuivres qui va nous être proposée cet après-midi, avec un répertoire soul blues du plus bel effet qui nous promène du côté de chez Stax mais aussi de la Motown. Si elles manquent un peu de charisme entre les morceaux, les deux chanteuses ne manquent toutefois pas de charme et c’est un show plutôt chaud qu’elles nous délivrent, avec une pointe d’appréhension parfois, mais avec au final une réelle envergure qui fait de Big Muddy, même dans des conditions peu évidentes, un des très bons groupes régionaux qui n’ont pas à rougir face au reste de la scène (inter-)nationale ! Un petit coup de James Brown pour refermer les portes du Magic Mirrors et nous voilà déjà en route pour d’autres aventures … 

Conférence Jacques Vassal – Bibliothèque Duhamel – Mantes-la-Jolie – 10 novembre

http://www.jacquesvassal.com/ 

Pendant que le reste de l’équipe Zicazic se rend tranquillement du côté de Mantes la Ville pour le gros concert du soir, il est temps d’aller assister à une rencontre un peu particulière puisque Jacques Vassal, traducteur du livre d’Alan Lomax, « Le pays où naquit le Blues », est venu spécialement de Loire Atlantique pour partager les fruits de son travail avec ce que l’on est malheureusement en droit d’appeler une très maigre assistance ! Si l’on dit souvent que les absents ont tort, ceux qui auront manqué le coche de cette unique présentation en seront à coup sur pour leurs frais car elle était ponctuée de quelques belles anecdotes mais aussi et surtout de toute une foule de détails expliquée par celui qui n’est pas au départ un « érudit » du blues mais plus simplement un journaliste, écrivain et biographe qui, s’il est un spécialiste de la chanson en général, a également été atteint par le virus des douze mesures dans les années 60 et y a consacré une bonne partie de sa vie pour en faire une véritable passion qu’il partage volontiers aujourd’hui avec les autres amateurs ! 

Un petit tour par le comptoir de nos amis de La Réserve pour y acheter et se faire dédicacer le fameux livre dont nous avions honteusement annoncé puis oublié la souscription cet été et voilà un premier samedi de Blues-sur-Seine qui se termine exceptionnellement de très bonne heure, l’idée de revoir Lucky Peterson sur scène n’étant pas franchement de taille à prendre le dessus sur un test match France-Argentine qui pour sa part a tenu toutes ses promesses et s’est même soldé par un (très) beau moment de rugby et une victoire des Français par 33 à 6 ! 

Sallie Ford & the Sound Outside – Malted Milk – Lucky Peterson – Salle Jacques Brel – Mantes-la-Jolie – 10 novembre (par Gilliane Hagenlocher & Patrick Boussuge)

http://www.sallieford.com/  
http://www.malted-milk.com/  
http://www.myspace.com/luckypetersonmusic  

Entourée d'un trio de musiciens baptisé The Sound Outside, Sallie Ford publie son premier album à 22 ans. « Dirty Radio » fait grand effet avec son rock authentique et porté par la voix remarquable de la chanteuse, qui évoquerait même parfois une certaine Janis Joplin. Sallie passe toute son enfance à écouter en boucle les Beatles, avant de tomber sous le charme de Tom Waits, Cat Power, Janis Joplin et Cocorosie, qui l'influenceront tous chacun à leur manière, et elle se fera remarquer en 2006 à Portland par la puissance de sa voix, profonde et rocailleuse. En première partie de cette soirée Blues sur Seine 2012, Sallie et ses acolytes ont bien préparé le public de la salle Jacques Brel pour la suite de la soirée …

Malted Milk est une incarnation française du courant soul revival qui fleurit depuis le début des années 2000. Formé en 1998, Malted Milk est d'abord un duo acoustique plutôt blues, avant de devenir un quintette habité par la soul et le rhythm'n'blues. Après des débuts timides avec « Peaches, Ice Cream & Wine » en 1999, Malted Milk connaît le succès avec « Sweet Soul Blues » en 2010. Le EP « Soul of Woman » offre quatre nouveaux titres en 2011, avant que « Get Some! » n'enfonce le Clou en mars 2012. Ils sont maintenant sept sur scène et ont livré à l’édition Blues sur Seine 2012, pour cette seconde prestation, une remarquable démonstration de pure pêche live ! Emotion garantie, à ne pas manquer !

Le blues se déguste à maturité, vieilli comme un bourbon, tanné comme un cuir par les aspérités de la vie. Ancien enfant prodige du genre, il est sur les planches à cinq ans, Lucky Peterson fait d'abord montre de fougue dans un blues moderne irrigué à la soul. « Lucky Strikes! » (1989) et « Triple Play » (1990) établissent sa réputation. Devenu l’un des bluesmen préférés des français, Lucky Peterson accompagné de son orgue et de son épouse Tamara a littéralement mis le feu à la Salle Jacques Brel ! Il faut dire qu’on l’attendait depuis trois ans dans le Mantois …

Tremplin Blues National – CAC Georges Brassens – Mantes la Jolie – 11 novembre

http://www.myspace.com/hobobluesandjazz  
http://www.wix.com/daddymt/home  
http://www.myspace.com/onelegtoad  
http://www.reverbnation.com/tbothebboppers  
http://www.beautyandbeast.net/  
http://www.myspace.com/thestringbreakers  
http://www.magicslimblues.com  
http://www.tomahawkmusique.com  

C’est encore une journée de fête qui se prépare au CAC Georges Brassens avec dans les sous-sols, au Zébra, une première activité conduite par nos amis de Tomahawk Musique qui ont imaginé une journée à destination des percussionnistes avec moult cajons et expositions mais aussi avec des animations musicales dont, entre autres, la présence exceptionnelle de Jimi Drouillard ! Une occasion idéale également pour ceux qui ne les possèdent pas encore de se faire dédicacer les trois livres du maître des lieux, Patrick Folie, qui trône magistralement dès le début de journée au milieu de ses invités …

Direction la salle principale du CAC où nous ont donné rendez-vous pas moins de six groupes pour près de trois heures de blues sous toutes ses coutures. On commence très vite ce nouveau cru du Tremplin Blues-sur-Seine en finesse avec Hobo, une formation de la région Centre qui a la lourde tache d’essayer de réveiller le public à peine sorti de ses agapes dominicales puis ce sont les Daddy MT And The Matches, originaires de Rhône-Alpes, qui durcissent le ton pour bien mettre tout le monde en jambes avant que One Leg Toad, originaire de Poitou Charente, ne se mette à surprendre l’assistance avec une musique qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus voire carrément à utiliser un archet pour frotter les cordes de la guitare ! 

Une pause salutaire pour se remettre les idées en place et se désaltérer et on y retourne déjà pour assister à la prestation d’un combo originaire d’Aquitaine, T.Bo And The B.Boppers, dans lequel les habitués du blues reconnaissent entre autres le sympathique frontman T.Bo Ripault et le brillant contrebassiste Abdel B.Bop ! Place ensuite aux Franciliens de Beauty And The Beast qui, au charme et à l’humour, nous entraineront dans une prestation terminée de manière amusante et appréciée sur un « Highway To Hell » à la mandoline et à la contrebasse avant que le dernier groupe du jour, les Nantais de The String Breakers, mette de fort belle manière un point final à cette série de six mini-concerts d’une grosse vingtaine de minutes.

Le temps de délibérer, ou plutôt de prendre acte des résultats puisqu’il n’y a pas matière ce soir à délibérer, et on se retrouve déjà dans l’espace Luther Alisson où sera annoncée la victoire écrasante de Beauty & The Beast qui remporte les trois prix mis en jeu, celui du Club Mississippi qui permettra au groupe de jouer face aux Mécènes du Festival, celui du FestiBlues International de Montréal qui les enverra dans la métropole québécoise en aout 2013 grâce au soutien technique et financier de l’Office Franco Québécois pour la Jeunesse et enfin le Prix Révélation Blues-sur-Seine qui se traduit par un accompagnement professionnel d’une année matérialisé très justement et de fort belle manière par une senza artisanale, un trophée réalisé à partir d’une boite de Coulommiers par le luthier IOM Music de nos amis de Tomahawk Musique ! 

Pas de jam entre tous les groupes cette année pour clore ce cru 2012 du tremplin mais une très belle surprise avec un concert exceptionnel de Magic Slim qui réjouira pendant une heure montre en main les amateurs du Chicago Blues pas trop regardants, le pourtant génial guitariste et chanteur n’étant malheureusement pas au meilleur de sa forme ce soir et se contentant, comme on le fait en général dans ces cas là, d’assurer le job aux côtés d’une section rythmique pour sa part très efficace et réglée au quart de millimètre près. Mais même à 70% de sa forme, Magic Slim reste Magic Slim et il faudra de toute manière s’en contenter, éventuellement en écoutant son excellent album « Bad Boy » sorti cette année chez Dixiefrog et acheté par exemple sur le stand présent ce soir dans le hall, puisque les autres prestations du guitariste cette année se dérouleront dans le cadre de soirées privées … 

On se quittera sur une dernière note de convivialité avec le buffet des groupes et du jury, l’occasion de féliciter chacun des participants et surtout de remercier Mike Lécuyer, un peu brocardé de manière pas vraiment sympa par la technique cette année, pour l’excellent travail d’animation et de préparation qu’il a effectué autour de cette grande journée de musique …

Magic Slim – Magic Mirrors – Mantes-la-Jolie – 12 novembre

http://www.magicslimblues.com/  

Sans avoir déçu en quoi que ce soit, mais d’ailleurs peut on légitimement être déçu quand on a la chance de pouvoir assister à un concert de Magic Slim, la prestation que nous avait livré le bluesman hier soir en avait quand même laissé quelques-uns sur leur faim … L’effet conjugué du jet lag, de trois quarts de siècles au compteur dont quelques longues années passées sur la route et d’une santé plus vraiment au mieux faisait sans doute son effet, mais il restait tout de même le mythe, la légende Magic Slim, et si le regret de ne pouvoir en découvrir encore plus était réel, il faut croire que le bon dieu a parfois plus de pouvoirs que ses saints puisque sur les coups de 17 heures, un SMS annonçait de façon laconique : « Ok si tu veux venir voir Magic Slim ce soir » … Quelques problèmes d’intendance plus tard et le ventre désespérément vide, nous voilà devant le Magic Mirrors, et les pieds au sec en plus puisque Dame Météo a daigné épargner les convives du soir !

Une poignée de chanceux invités par Orange, commanditaire de la soirée, quelques bénévoles discrètement retranchés sur les côtés, et même un artiste, le Belge Lightnin’ Guy, arrivé depuis quelques jours dans le Mantois, ils ne seront pas nombreux ceux qui auront eu la chance d’assister à un concert bien plus en adéquation avec le talent de ce grand chanteur et guitariste qu’est Magic Slim que celui qu’il nous a offert hier ! Une petite introduction assurée par ses Teardrops version 2012 et voilà déjà l’artiste que l’on aide à s’installer sur la scène pour une véritable leçon de Chicago Blues. La Les Paul Standard accrochée autour du cou, le chapeau vissé sur le crâne, le guitariste n’a plus qu’à mettre un grand coup de langue sur sa main gauche pour rendre les cordes plus lisses et à se lancer dans des démonstrations qui seront de plus en plus impressionnantes au fur et à mesure que la machine va chauffer …

Si le Chicago Blues n’a pas vraiment proposé grand chose de neuf depuis belle lurette, Magic Slim qui s’y connaît plutôt bien dans le registre n’hésite jamais à mettre beaucoup de feeling dans ses notes pour rendre les morceaux encore plus attractifs, tout en leur donnant un certain relief ! Derrière lui, la rythmique ne bouge pas d’un cil et suit le boss à la lettre, quand bien même il change plus ou moins volontairement de tonalité en cours de morceau. Le résultat est là, hurlant de naturel et de sincérité avec ses notes pas toujours très académiques et ses improvisations qui s’appuient sur une réaction du public, sur une quinte de toux qui tombe juste au moment où il ne le fallait pas … Non content de maitriser son sujet sur le bout des doigts, le band prend visiblement du plaisir à jouer et partage même ce plaisir avec ceux qui acceptent de se prêter à l’exercice ! 

Une heure de bon blues, une heure de feeling et de guitares bien envoyées, voilà ce que Magic Slim aura offert ce soir à l’assistance, un exercice qu’il reproduira toute la fin de la semaine pour le public du Jazz Club Etoile à Paris qui profitera lui aussi de cette ambiance intimiste inhérente aux clubs où le blues se pratique avec les musiciens et les spectateurs qui se regardent les yeux dans les yeux ! En attendant, la satisfaction d’avoir vécu un vrai grand moment de blues ce soir a été entièrement ressentie par une salle qui a réservé une standing ovation longue et appuyée à un artiste qui s’est rapidement éclipsé dès la fin de son show … 

Exposition « Sur les tapis rouges » - CAC Georges Brassens – Mantes la Jolie – le 13 novembre 

https://www.facebook.com/jacky.godard.7 

Avec quelques milliers de portraits à son actif, Jacky Godard a de quoi forcer le respect avec à son tableau de chasse quelques artistes trop rares mais aussi nombre de personnalités notoires qu’il a su capturer lors des précédentes éditions de Blues-sur-Seine mais aussi un peu partout lors de ses pérégrinations un peu partout dans l’hexagone ! Parmi les clichés remarquables de l’exposition « Sur les tapis rouges », on notera Barbara Hendricks et Dee Dee Bridgewater mais aussi l’ex-première dame de France et bien entendu Dick Rivers présent en bonne place pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans parmi l’équipe du CAC Georges Brassens … L’occasion pour eux de faire sauter quelques bouchons en attendant les deux jours de « Foire à Bacchus » destinés à renflouer autant que faire se peut les finances d’un lieu en risque de disparition.


Lightnin’ Guy & The Mighty Gators – Salle Municipale – Senneville – le 13 novembre

http://www.lightninguy.com/  

Pas le temps de se restaurer avant de se rendre à Senneville où nous attendent Lightnin’ Guy & The Mighty Gators, le groupe qui avait si bien représenté la Belgique lors du 2ème European Blues Challenge en mars dernier à Berlin. Musicien redoutable, que ce soit au chant, à la guitare ou à l’harmonica, Lightnin’ Guy est ce que l’on peut appeler un entertainer et c’est accompagné par un trio guitare / basse / batterie qu’il nous sert sur un plateau d’argent un mélange des plus intéressants dans lequel on trouve autant de delta blues que de blues de Chicago, de rock, et même de reggae quand les Mighty Gators se laissent aller à revisiter Bob Marley et son « No Woman No Cry ».

Bien émoustillés après s’être produits devant leurs parents en compagnie de Christophe Guest, les élèves de l’école du Centre de Guerville vont se montrer très réactifs à l’invitation de Lightnin’ Guy et iront même l’accompagner vers le milieu de la salle quand il s’en ira essayer de réveiller quelque peu une assistance qui peine à se manifester, quand bien même le quartet se lance dans des blues bien musclés et bien appuyés par moult guitares pour mettre le feu à une salle qui peine à afficher une moitié de sa capacité en terme d’affluence … 

Conscient que ce n’est pas la quantité mais plutôt la qualité qui prime, Lightnin’ Guy na va pas retenir ses coups ce soir et c’est un véritable show explosif qu’il va livrer devant un public qui semble apprécier l’instant, même s’il peine un peu à manifester son enthousiasme. La surprise ne serait d’ailleurs pas énorme si, au terme du festival, cette prestation du Belge étincelant finissait par s’inscrire au tableau d’honneur des plus beaux concerts de la 14ème édition de Blues-sur-Seine ! Une affaire à suivre de près donc, en se penchant par exemple sur un ouvrage un peu atypique sorti en début d’année chez Dixiefrog dans lequel Lightnin’ Guy revisite à sa manière l’œuvre de Hound Dog Taylor …


Valérie June – Salle Municipale – Buchelay – 13 novembre 

http://www.valeriejune.com/ 

Le temps de faire la route vers Buchelay et on remarque facilement que Valérie June, pourtant annoncée en quintet, se produit ce soir en solo et dans un registre folk qui à la longue va se révéler un tantinet monotone … Guitare, banjo, ukulélé, voix, rien ne manque au répertoire folk-blues voire parfois carrément folk-folk que la chanteuse vient nous proposer, à part peut être la petite étincelle qui permettrait de faire véritablement exploser la baraque et de nous donner en pâture un set auquel il ne manque qu’un poil d’âme et un autre de modestie pour être parfait. 

Si la salle municipale de Buchelay est restée bien garnie ce soir après les restitutions des élèves de l’Ecole Larrousse, elle semble elle aussi avoir eu le plus grand mal à se montrer réactive à l’invitation d’une artiste qui, si elle ne manque absolument pas de qualités techniques et humaines, a quand même un peu de mal à véritablement fédérer les foules derrière ses morceaux, du moins dans cette configuration pour le moins atypique. On se souviendra donc plutôt d’une prestation à l’esthétique et au son presque parfaits, quand bien même le contenu aura eu bien du mal à ne pas verser dans la répétition à l’infini des mêmes plans pas toujours vraiment très originaux …

L’appel du ventre se faisant de plus en plus pressant, c’est bien volontiers que nous quitterons Buchelay avant même la fin du concert pour enfin aller reprendre quelques forces voire même un peu de repos en attendant la suite d’un festival qui n’a pas fini de nous proposer de belles choses avec, entre autres, Candye Kane dont c’était l’anniversaire aujourd’hui, Shemekia Copeland, B.T.C Blues Revue et bien entendu notre chouchou venu du Québec, Bernard Adamus ! La dizaine de jours à venir risque fort d’être mémorable et mieux vaut donc s’y préparer …

Fred Wesley & The New JBs – Ecole Nationale de Musique – Mantes-la-Jolie – 14 novembre 

http://www.funkyfredwesley.com/ 

Personnage majeur du groove, de la soul, du funk et du blues, le tromboniste et chanteur Fred Wesley et son band, The New JBs, vont nous emmener ce soir dans un répertoire qui bouge et qui swingue avec quand même une grosse couleur dominante dédiée au jazz ! L’Auditorium de l’Ecole Nationale de Musique affiche complet depuis déjà quelques jours et la chaleur qui y règne vient autant de l’assistance que la scène, la somme des deux installant une sorte de moiteur étrange au beau milieu de cet endroit luxueux fait de bois et de velours qui peut se vanter qui plus est d’une acoustique plutôt convaincante. 

Première constatation, ça joue bien, et ce n’est rien de le dire, par contre, force est de constater que ça joue fort aussi, un peu trop même parfois. Quelques morceaux bien fagotés pour installer une atmosphère dans la salle, une série de démonstrations individuelles qui aurait presque fait craindre que le show ne vire à une série de soli si cela ne s’était rapidement achevé, Fred Wesley & The New JBs n’auront pas grand mal à établir les règles du jeu du soir avant de dérouler la suite de leur set et il faut reconnaitre que pour celui qui a collaboré avec James Brown et initié des grand noms comme Maceo Parker, faire vibrer l’assistance à grand renfort de cuivres n’est pas chose très difficile !

Charismatique, Fred Wesley n’hésite jamais à interpeller la salle, à lui demander si elle aime le jazz, si elle veut du funk, et le public ne se fait par prier pour lui répondre par de grandes clameurs pleines de plaisir ou encore par des salves d’applaudissement nourries … Du coup, on y retourne de plus en plus activement pour le plus grand plaisir d’une salle où l’on sent vraiment qu’il se passe quelque chose de magique. Un bon grand coup de funk pour faire bouger encore un peu plus une assistance où l’on reconnaît quelques mélomanes à leurs sourires qui en disent long et il faudra finalement se résoudre à quitter un groupe dont la prestation aura tenu toutes ses promesses, même les plus osées ! 

Le temps filant trop vite, il ne sera malheureusement plus envisageable d’aller à la rencontre de Samuel James qui se produit pour sa part à une quinzaine de kilomètres de là, dans la petite église de Mézy-sur-Seine … Dommage ! 

Deitra Farr – Espace Corot – Rosny-sur-Seine – 15 novembre 

http://www.deitrafarr.com 

Ce matin, le Beaujolais Nouveau est arrivé, ce soir, c’est Chicago Blues à Rosny-sur-Seine, on a connu pire comme programme … Mais avant de retrouver Deitra Farr sur scène, ce sont les jeunes des écoles Justice et Baronnes qui, autour de Christophe Guest et de sa guitare, viennent chanter quelques titres travaillés durant six semaines en amont du festival … Des adaptations françaises de « This Train » et « Sittin’ On The Dock Of The Bay », une version presque originale de « Dust My Blues » et même une leçon de morale et d’amitié autour du « Nouveau », il n’en faudra pas tellement plus pour que les parents soient littéralement emballés par le talent de leur progéniture ! 
 
S’ils sont brillants quand il est question de chant, au rayon discipline il reste encore des efforts à faire et après seulement quelques titres, Deitra Farr va devoir batailler ferme pour capter l’attention des jeunes et des moins jeunes tant le devant de la scène ressemble à une fourmilière où l’on s’agite dans tous les sens. Anthony Stelmaszack a beau y aller de fort belle manière avec sa guitare, l’assistance se dissipe quelque peu entre ceux qui partent et ceux qui feraient mieux d’en faire autant mais qui malheureusement s’abstiennent … Alors de bonne grâce et après seulement quelques beaux blues bien soignés, Deitra Farr va inviter quelques jeunes à venir sur scène et à l’accompagner sur un morceau, s’attirant ainsi la sympathie d’une assistance qui du coup lui accorde enfin un peu plus d’attention.

Accompagnée d’un band français où, outre Anthony, on remarque Antoine Escalier à la basse, Cédric Le Goff aux claviers et Fabrice Bessouat à la batterie, Deitra Farr dispose d’un solide socle musical sur lequel sa voix n’a plus qu’à s’appuyer et c’est avec tout le talent qu’on lui connaît qu’elle nous délivre des titres pleins d’un mélange de vécu et d’humour comme « Je me souviens (I Remember Too) », un morceau qui lui avait été inspiré par les plaques d’immatriculations des véhicules alors qu’elle était à Montréal et qu’elle avait composé pour l’album « Learned The Hard Way » des Mississippi Heat dont elle a longtemps été la chanteuse ! Beaucoup de très bonnes vibrations et un véritable plaisir qui se lit sur le visage des musiciens qui se produisent ce soir pour la première fois tous ensemble en ouverture de cette nouvelle tournée française, on sent que l’on est face à des gens expérimentés que rien n’arrive à perturber, même quand il est nécessaire d’improviser en urgence pour parer un petit imprévu ! 

C’est donc une très grande artiste particulièrement bien épaulée qui aura ce soir fait honneur à sa réputation, non seulement par la qualité et la richesse de sa voix et par la solidité de son répertoire mais aussi et surtout par la gentillesse et la spontanéité qu’elle affiche clairement quand elle est sur les planches ! Vous y ajoutez un son plutôt réussi dans une salle pourtant pas évidente à sonoriser et vous vous retrouvez forcément avec un des très bons concerts de cette quatorzième cuvée de Blues-sur-Seine, une prestation qui aura ravi les quelques rares aficionados restés contre vents et marées pour une vraie démonstration de blues … 

Conférence Gérard Herzhaft – Magic Mirrors – Mantes-la-Jolie – 16 novembre

http://gerardherzhaft.com/ 

Personnage clé de la culture blues en France, Gérard Herzhaft est connu dans le monde entier pour être l’auteur, entre autres, de « La Grande Encyclopédie du Blues », un ouvrage traduit dans diverses langues que l’on trouve dans toute bonne bibliothèque blues qui se respecte et même dans celle de la Blues Foundation où l’on avait pu découvrir sa version anglaise l’an dernier lors de notre périple à Memphis …

Pour cet érudit historien, nous conter en musique l’histoire du blues, de ses origines les plus lointaines jusqu’à nos jours, semble encore et toujours être un plaisir et c’est avec passion et humour qu’il narre, devant un Magic Mirrors copieusement garni, tous les temps forts qui ont marqué l’Amérique et sa musique depuis sa découverte par Christophe Colomb jusqu’à la réélection de Barak Obama, saupoudrant le périple de quelques extraits piochés chez Leadbelly, Blind Lemon Jefferson, Muddy Waters, Albert King ou encore Popa Chubby. En deux heure et même un peu plus, on (re-)découvre un pan entier de la société et on comprend un peu mieux encore ce qui a conduit le blues à devenir une musique universelle que l’on joue un peu partout dans le monde aujourd’hui. Un grand moment très instructif et particulièrement apprécié par le public, qu’il soit amateur averti ou simple curieux désireux d’en apprendre un peu plus ! 

Les Witch Doctors / BTC Blues Revue – Salle Municipale – Limay – 16 novembre

http://leswitchdoctors.free.fr/ 
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Sacré problème ce soir au moment de choisir son spectacle puisque les trois grandes affiches du jour sont particulièrement intéressantes, et on ne parle pas des bars où il se déroule aussi de fort belles choses ! Pour nous, ce sera donc Limay et sa Salle Municipale où Christophe Guest accompagne ses élèves dans ses traditionnelles restitutions d’ateliers scolaires quand nous arrivons dans les lieux vers 19 heures 30, un horaire un peu surprenant pour un concert, quand bien même il est double. Du coup, ce sera encore sandwich ce soir, ça devient une habitude cette année, mais on se consolera très vite en accueillant Les Witch Doctors sur les planches …

Gagnants du Tremplin l’an dernier, les Normands n’aspirent à rien d’autre qu’au plaisir de jouer leur musique devant un public et à partager un blues en Français qu’ils sont plutôt habiles à créer, ce qu’ils vont faire ce soir avec en face d’eux une nuée d’élèves de l’Ecole Ferdinand Buisson qui va sauter, danser et faire la fête au rythme d’une musique qui se fait tantôt vive et rythmée, tantôt plus lancinante et plus intimiste. Trois musiciens sur scène, cela suffit à mettre une superbe ambiance et à faire monter la chaleur de quelques degrés dans une salle qui sait apprécier la musique mais aussi l’humour d’un groupe qui ne manque jamais d’un bon mot pour saluer une assistance réceptive à des titres comme « Les Mirages », « 14 heures par jour » ou encore « Tu parles d’un Witch Doctor », un titre repris par un public auquel le groupe offrira en fin de set une reprise de Paul Personne mais à qui on refusera un rappel, la demande massive et l’horaire s’y prêtant pourtant … 

Un son un peu fort, des lights qui arrosent plus que copieusement le public, si l’on distribue très intelligemment des bouchons d’oreilles à l’entrée des salles de Blues-sur-Seine, il y a des soirs où l’on devrait aussi mettre à disposition des spectateurs des premiers rangs des lunettes de soleil et de la crème à bronzer tant ils en prennent plein les mirettes (pour ne pas dire pire), que ce soit en blanc, en rouge ou même en bleu … BTC Blues Revue va donc avoir tout le loisir d’admirer un superbe public qui peine un peu pour sa part à voir la scène mais qui apprécie tout de même un jeu solide et efficace emmené par trois pointures du blues, le Texan Neal Black à la Les Paul, le Florido-Aquitain Nico Wayne Toussaint à l’harmonica et le Champenois Fred Chapellier à la Telecaster, trois complices qui ont apporté avec eux trois autres excellents musiciens, Mike Lattrell au piano mais aussi le bassiste Christophe Garreau et le batteur Vincent Daune.

Prenant le chant lead chacun à son tour, les trois frontmen vont nous emmener dans un répertoire partagé entre covers, compositions individuelles et compositions collégiales et ne vont aucunement tempérer leurs ardeurs en nous servant sur un plateau une musique qui sent bon le plaisir de jouer et l’amour d’un blues sous toutes ses coutures. Neal Black, qui fait l’effort de s’adresser à la salle dans un Français tout à fait correct, nous fait même quelques amusantes plaisanteries et nous entraîne avec sa grosse voix rocailleuse dans un « How I Got To Memphis ». Nico Wayne Toussaint fait souffler le « Southern Wind » sur Limay … Quant à Fred Chapellier, s’il renoncera ce soir à contre cœur à nous jouer son superbe « Blues For Roy », il ne manquera pas de nous sortir de derrière les amplis des morceaux impeccables tant au niveau d’un jeu de guitare fulgurant qu’au niveau d’un chant des plus convaincants, le tout pour le plus grand plaisir d’une assistance qui finira par se lever et par venir se trémousser devant la scène !

Un rappel en deux titres pour nous accompagner du côté de 22 heures 30 avec « Built For Comfort » et il sera bientôt temps pour tous les artistes de se retrouver au milieu du public pour remercier, pour dédicacer, ou plus simplement pour saluer les amis et les fans qui ont fait le déplacement, parfois de loin, pour assister à un concert qui aura tenu toutes ses promesses, et plus encore ! Deux groupes qui ne se prennent pas au sérieux, une salle copieusement garnie et du bon blues par dessus tout, il n’en faut souvent pas vraiment plus pour que l’étincelle se produise comme ce fut le cas ce soir …


Un peu plus tard, dans la campagne pas très loin de Mantes … 

Il y a un moment que l’on regrettait le bon vieux temps des « after » de Blues-sur-Seine, l’époque où tout et n’importe quoi était prétexte à se retrouver autour d’un verre, d’une tranche de pâté et d’une guitare pour passer un bon moment de convivialité entre amis … Et puis ce soir, l’anniversaire d’un des piliers de la bande de joyeux lurons qui a contribué à faire de ce festival une grande réussite a fini par nous ramener vers ces bonnes habitudes, vers cette tradition non écrite mais pourtant bien ancrée en chacun de nous qui fait que l’on se plait à se rassembler jusqu’à plus d’heure avec parfois, comme ce soir, un artiste comme Olivier Gotti venu nous offrir quelques belles notes de lap steel en toute amitié et en totale convivialité ! Des Français, des Québécois, ils étaient nombreux les compagnons du blues à s’être réunis ce soir pour souhaiter un bon anniversaire à leur ami François et pour lui offrir une entrée digne de ce nom dans une nouvelle dizaine …


Tinariwen – La Nacelle – Aubergenville – 16 novembre 2012 (par Alain Hiot)

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Alors qu’au nord-Mali, dont le groupe est originaire, la situation politique devient extrêmement compliquée et s‘est durcie fortement depuis le début de l’année, la plus représentative des formations ayant réussi l’amalgame du blues et de la musique traditionnelle est présente ce soir à Aubergenville.

Tinariwen que l’on peut traduire par « les déserts », et dont, faut-il le rappeler, le dernier opus « Tassili » a reçu le prix « album musiques du monde » aux Grammy Awards, est donc venu nous faire partager son amour du désert mais aussi les souffrances d’un peuple luttant pour ne pas disparaître.

Portant comme il se doit le chèche (turban) traditionnel, les six musiciens présents sur scène ce soir, ambassadeurs des artistes Tamasheq, vont nous inviter au voyage. Et il ne faudra pas plus de vingt minutes avant qu’une partie du public ne descende devant la scène et ne commence à danser. 

Véritablement il y avait une très belle ambiance à La nacelle où il ne restait quasiment aucune place de libre. Les hommes bleus étaient ce soir à Aubergenville et c’était vachement bien !

Watermelon Slim – Médiathèque – Limay – 17 novembre

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Les activités ne manquent pas aujourd’hui encore à Blues-sur-Seine et il va falloir avoir le don de se couper en deux, voire plus, pour tenter d’en voir un maximum ou au moins d’en rater le moins possible … On commence donc à l’heure du thé avec Watermelon Slim que se prête au jeu de la rencontre musicale dans la superbe Médiathèque de Limay devant un public qui s’est déplacé en nombre.

Watermelon Slim, c’est une vraie gueule du blues, un bonhomme qui a bourlingué plus que de raison, vétéran du Vietnam ou encore routier sur les interminables langues de bitume nord-américaines, un musicien qui ne propose pas le blues de tout le monde mais bel et bien le sien, un blues fait de son engagement politique et social, fait des ses galères quotidiennes et des ses coups de colère, fait aussi de son incroyable gentillesse qui le pousse à la moindre occasion à avoir un mot aimable pour son interlocuteur. 

Bricoleur invétéré, le musicien joue plus souvent qu’à son tour les Mc Gyver du blues en remplaçant le sillet de sa guitare lap steel par les restes d’une baguette de batterie cassée, en se servant d’un stylo en guise de capodastre ou en échangeant le traditionnel bottleneck contre une douille que l’on utilise pour démonter les roues de camions … Et ça marche, même quand il y a un petit couac et qu’il doit emprunter un couteau suisse dans l’assistance pour improviser une réparation de fortune avant de pouvoir recommencer à jouer. Ah oui vraiment, le blues de Watermelon Slim est une musique faite de bric et de broc, mais c’est avant tout une musique qui vient droit du cœur et de l’âme et qui touche l’auditeur au plus profond de lui-même ! 


Bernard Adamus – Le Chaplin – Mantes-la-Jolie – 17 novembre

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On retrouve très vite la rive gauche de la Seine pour s’en aller rejoindre un ami de longue date, Bernard Adamus, qui en compagnie d’un groupe remanié va nous offrir ses chefs d’œuvre pleins de bons mots québécois et pleins de belles notes entre folk, country et blues ! Nouvelle équipe, nouvel album, nouveaux arrangements des anciens titres … Si nombre de choses ont changé depuis notre dernière rencontre au FestiBlues International de Montréal, la musique d’Adamus n’en reste pas moins craquante et particulièrement entrainante !

Claviers, trompettes, sousaphone, batterie … Voilà un accompagnement conséquent qui va nous permettre de découvrir les morceaux de « N°2 » mais aussi de retrouver les autres désormais installés au rang de standards du répertoire traditionnel québécois, des chansons comme « Cauchemar de Course », « La question à 100 Piasses », « Le Cimetière » et bien entendu « Brun » qui ont fait de Bernard Adamus une véritable star dans son pays, mais une star humble et humaine que l’on croise aussi bien à vélo du coté de Rosemont que sur les plus belles scènes du pays, Francofolies incluses …

Face à un public pas évident à tenir où l’on croise les élèves des Ecoles Pierre de Coubertin et Jean-Jacques Rousseau qui lui réclament du hip hop, Adamus s’en sort avec quelques pirouettes de style et parvient à convaincre une salle particulièrement bien garnie où l’on remarque ses nombreux fans mantais, ceux qui l’avaient déjà remarqué il y a quelques années quand il était venu une première fois après avoir remporté le concours Relève en Blues à FestiBlues. Encore quelques bons mots et quelques tounes savoureuses et voilà l’artiste qui, après s’être excusé de mettre beaucoup de mots pas facile à comprendre pour nous dans ses chansons, tire sa révérence après une prestation absolument mémorable ! 


Exposition BD Alexis Chabert – Ecole Nationale de Musique – Mantes-la-Jolie – 17 novembre

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On l’oublie parfois mais l’Association Bulles de Mantes est partenaire de Blues-sur-Seine et organise depuis le 8 novembre une exposition autour du dernier album d’Alexis Chabert, « Tournée d’Adieux », le second tome de sa série Bourbon Street, aux éditions Bamboo. L’artiste, présent cet après-midi pour une séance de dédicaces, n’aura pas manqué de rappeler aux nombreux visiteurs que le blues et la BD sont deux exercices qui s’entrecroisent de manière très régulière, et ce n’est pas Watermelon Slim, venu lui aussi acheter un album et se le faire personnaliser, qui nous dira le contraire ! 

L’exposition est visible jusqu’au 24 novembre dans le hall de l’Ecole Nationale de Musique, de Danse et de Théâtre de Mantes en Yvelines …

Olivier Gotti / Candye Kane – Espace Maurice Béjart – Verneuil-sur-Seine – 17 novembre

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Lauréat du Prix Acoustique au Tremplin Blues-sur-Seine en 2011, Olivier Gotti a encore gagné en maturité musicale depuis l’an dernier et c’est dans l’Espace Maurice Béjart qui accueille traditionnellement chaque année un des plus beaux concerts du festival qu’on le retrouve pour une heure d’un récital qui va se révéler exceptionnel ! 

Des compositions qui ressemblent à des standards, des standards qu’Olivier se réapproprie avec une réelle ingéniosité, on finirait presque par s’y perdre tant l’équilibre musical est parfait et tant le courant passe entre une salle qui a bien compris qu’il y avait en face d’elle un des très grands artistes des années à venir et un jeune musicien qui, la lap steel sur les cuisses la voix solidement installée, laisse transparaitre des blues plus superbes les uns que les autres et surprend même en allant rechercher « Billie Jean » dans le répertoire de Michael Jackson. Devant une prestation aussi réussie, on se dit qu’Olivier Gotti qui a été choisi par les membres de France Blues pour aller concourir à Memphis pour l’International Blues Challenge fin janvier prochain n’aura aucun complexe à avoir face aux artistes venus du monde entier ! 

Le temps d’échanger un peu avec les habitués de la communauté blues qui pour rien au monde n’auraient manqué ce concert et voilà déjà les musiciens de Candye Kane qui s’installent et qui font tourner le premier morceau en trio en attendant que la « White Trash Girl » ne vienne les rejoindre. On ne s’attardera pas sur le sujet, si Candye Kane n’est plus la plantureuse chanteuse qui nous surprenait il y a quelques années encore en sortant un attirail des plus conséquents de son corsage, c’est à cause d’une saloperie de maladie qui la grignote de l’intérieur. Il n’en reste pas moins que sans ses « 200 Pounds Of Fun », elle reste une chanteuse à la voix précieuse et qu’elle n’a rien perdu de son talent si personnel pour remuer les foules. Si l’image en a pris un peu pour son compte, le son et l’énergie restent intacts et c’est bien ce qui compte ! 

Accompagnée par une section rythmique solide avec Kennan Shaw que l’on croirait tout droit sorti d’un remake des ZZ Top à la basse et Fred Rautmann à la batterie, Candye Kane peut compter sur la présence à ses côtés de son amie et complice guitariste Laura Chavez qui lui apporte un mélange de force et de puissance mais aussi de feeling et de fun pour emmener très haut des morceaux remplis d’un vécu personnel qui n’a jamais été linéaire et lisse. La chanteuse qui n’a pas eu une vie très régulière nous y parle de ses expériences, heureuses ou malheureuses, et met dans ses compos une telle force qu’elle en parvient à y trouver non seulement une manière de se libérer du poids qui pèse sur ses épaules mais aussi parfois des solutions efficaces … 

Pas loin de deux heures après avoir commencé son concert, c’est en compagnie de Bob, son road manager venu s’installer à ses côtés à l’harmonica, que la diva qui chante avec tellement d’humour et en Français dans le texte « Je n’en peux plus sans ma Cadillac » pour se moquer amicalement de son équipe française nous quittera quelque peu exténuée après un concert durant lequel elle aura tout donné, comme à chaque fois d’ailleurs ! C’est le programme de « Superhero » qu’elle s’est inventé pour rester non seulement en vie mais également plus forte que tout contre l’adversité. Inoubliable Candye ! 


Destination Woodstock – Magic Mirrors – Mantes-la-Jolie – 18 novembre

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Dimanche après-midi, c’est Woodstock à Mantes-la-Jolie et si la pluie et les embouteillages monstres de 1969 ne se sont pas exactement reproduits en 2012, c’est quand-même déjà un peu la panique devant le Magic Mirrors qui a du mal à avaler tous ses spectateurs en même temps, soit à la louche trois centaines de personnes venues gouter à leur manière au power flower avec pourquoi pas en prime une petite Bière de Noël pas désagréable du tout ! 

A peine le temps de saluer les hippies chargés de l’accueil et c’est déjà parti avec Kaléidoscope, un combo éphémère formé autour de Dominique Costes et rassemblant à tour de rôle à peu près tout ce que la région compte de vieux routiers de la scène folk et rock ! Les covers se suivent à un rythme soutenu et les copains défilent les uns après les autres auprès du frontman pour le plus grand plaisir d’un public où nombreux sont les amis, la « famille » musicale des alentours pourrait on presque dire … Le gros des spectateurs est assis par terre, comme à Woodstock, et on reste baigné dans une semi-pénombre durant tout le concert, comme pour mieux se plonger dans une ambiance intimiste pas véritablement propice à la photo mais relativement chaleureuse, une bonne idée après déjà une grosse semaine de festival ! 

On continue avec Shalala dans une nouvelle formule, en sextet cette fois, et là encore on se replonge dans les standards de la folk et du rock des sixties et des seventies ! Bob Dylan, Neil Young, tous remontent à la surface au gré de l’envie d’un groupe où l’on s’amuse beaucoup à jouer des reprises et à les arranger à la sauce maison, un groupe à plusieurs voix et à au moins autant de guitares où ce qui compte avant tout, c’est l’amitié, même si la qualité des interprétations oblige chacun à un certain sérieux et à pas mal de travail pour que le groupe tienne parfaitement la distance. Et pour ce qui est du résultat, il était indiscutablement très largement à la hauteur des attentes d’une assistance qui était venu se goinfrer jusqu’à plus faim de grands standards et qui en a eu pour son argent ! 

Destination Woodstock, ce sont cinq musiciens qui échangent à l’occasion leurs instruments et leurs rôles pour nous ramener vers la grande fête populaire américaine au travers de chansons directement piochées auprès des grands noms de l’époque, des Beatles aux Rolling Stones en passant par les Doors, Creedence Clearwater Revival, Bob Dylan ou encore Santana ! Professionnel jusqu’au bout des ongles, le combo présente un vrai show avec animation vidéo en fond de scène et ne ménage pas ses effets de manche en nous offrant des relectures à la fois parfaites et jamais trop proches de la copie carbone … Du rock’n’roll avec de l’âme et du talent en quelque sorte ! 

Convaincu dès les premiers morceaux, le public se presse devant la scène, tant et si bien que l’on ne peut pas bouger de plus de quelques centimètres sans bousculer quelqu’un et que l’on arrive à tout partager avec ses plus proches voisins, du verre qui se renverse jusqu’au coup de coude dès que l’on esquisse le moindre mouvement un peu plus large que les autres. Pas de mal pourtant, vieux nostalgiques et fans plus jeunes de bonne musique qui réchauffe se seront régalé deux heures durant de titres en béton comme « Magical Mystery Tour », « Born To Be Wild », « Paint It Black », « Purple Haze » et autres « Going Home », tout le monde s’avouant ouvertement comblé de son après midi de musique dès la sortie même du Magic Mirrors. Voilà une idée de programmation qui, si elle n’est pas véritablement blues, a particulièrement bien été pensée ! 

Rita Engedalen & Backbone – Salle des Fêtes – Mézières-sur-Seine – 19 novembre

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C’est à la lauréate du 2ème European Blues Challenge que revient l’honneur de célébrer le retour de Blues-sur-Seine dans la Salle des Fêtes de Mézières, dont la reconstruction vient tout juste d’être achevée après quelques années de travaux consécutives à un incendie … 

Mais avant que la Norvégienne ne vienne fouler les planches, ce sont les élèves des Ecoles Pasteur et La Fontaine d’Epône et Les Tilleuls de Mézières qui, en compagnie de Sébastien Charlier et Didier Zaffran ou de Christophe Guest, viendront enchanter les oreilles de leurs familles à grand renfort d’harmonicas pour les uns, de chants pour les autres. « Sweet Home Alabama », « Superstition » « Black Betty » ou « Le nouveau », voilà autant de bonnes occasions pour les plus grands d’être fiers des plus jeunes et du travail qu’ils ont su accomplir en seulement six séances d’apprentissage, prodiguées il faut le reconnaître par des musiciens intervenants particulièrement brillants ! 

On l’a dit, Rita Engedalen & Backbone avaient été couronnés à Berlin en mars dernier au terme d’une prestation qui avait marqué les esprits par le côté Janis Joplin que prenait ouvertement la chanteuse ce soir là. La revoir dans des conditions plus confortables pour elle et avec moins de pression que lors du concours européen laisse entrevoir d’autres facettes de sa personnalité avec notamment divers hommages appuyés aux grandes dames du rock et du blues, toujours Janis Joplin bien entendu, mais aussi Memphis Minnie, Etta James et tant d’autres encore ! 

Mais ce qui séduira l’assistance ce soir dans le show des Nordiques, c’est cette faculté qu’ils auront à s’ouvrir à leur public, en invitant par exemple les enfants a venir chanter quelques titres sur scène tandis que dans la salle, leurs parents battent la mesure dans les mains … Du blues, de la country, du folk et du rock, Rita Engedalen & Backbone se montrent à leur aise quel que soit le registre et le guitariste Morten Omlit ne manque jamais la moindre occasion de faire pleurer ses instruments, aussi bien en acoustique qu’en électrique, pour le plus grand plaisir d’une salle où quelques amateurs avertis se mélangent au public venu assister aux restitutions des jeunes gens. 

A l’arrivée, c’est une soirée réussie que nous a offert Blues-sur-Seine, non seulement un lundi, jour habituellement « off » au niveau des concerts du soir, mais qui plus est dans un superbe lieu où la consigne était claire et où mettre le feu ou casser la baraque était formellement interdit par les personnalités locales ! En lieu et place, Rita Engedalen & Backbone ont très largement rempli leur contrat en donnant le meilleur d’eux-mêmes lors d’un concert des plus réussis … 

Gérald Toto – Eglise – Fontenay-St-Père – 20 novembre

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C’est la cohue dans Fontenay-St- Père et les voitures s’entassent dans une certaine forme d’anarchie autour de l’église, les gens du village voisin de Sailly ayant été invités eux aussi à venir assister à un spectacle où les élèves des écoles locales assurent la première partie autour de Christophe Guest. Pas de grande nouveauté à la set list du jour, à part peut le worksong « Take This Hammer » revu et corrigé dans la langue de Bill Deraime, et un bien sympathique « Jean Doucement » plein de malice qui finira d’enchanter l’assistance.

Quelques remerciements et un bref discours plus tard, c’est Gérald Toto qui s’installe en lieu et place de l’autel et qui viens nous susurrer à l’oreille des mélodies où la soul et le folk sont majoritaires et où les arrangements se veulent minimalistes, quand bien même sa guitare et sa voix se voient accompagnés d’un piano, d’une basse et de percussions. De ses collaborations avec Faudel, Richard Bona et Lokua Kanza mais aussi de ses accents rappelant l'univers de Bobby McFerrin, l’artiste a développé un côté passe partout capable de s’attirer les faveurs du grand public et il ne manque pas de s’en priver, en jouant par exemple dès la première partie de son set son single « Chocolat Cake ».

Plutôt portée sur la soul pop, la prestation un peu lisse et bien formatée de l’artiste n’aura toutefois pas grand mal à s’attirer les faveurs d’un public assez réceptif aux histoires que Gérald Toto s’amuse parfois à raconter entre les morceaux, un peu pour amuser l’assistance mais aussi et surtout pour mieux lui faire passer le message des musiques noires américaines. Reste quand même que si le côté luxueux et délicat de la voix colle assez bien à la configuration église, se produire dans ce genre d’endroit enlève forcément un peu à l’énergie d’un spectacle que l’on aurait sans doute mieux apprécié dans une salle plus propice à laisser les morceaux prendre un autre volume, quand bien même l’acoustique reste le domaine de prédilection de l’artiste ! 

Trois quarts d’heures suffiront ce soir à nous faire jeter l’éponge pour rejoindre la base et prendre un peu de repos en prévision d’une fin de semaine qui nous réserve encore quelques belles soirées avec notamment l’arrivée imminente du Chicago Blues Festival mais aussi de Shemekia Copeland … 

Tom Attah & Franny Eubank – Foyer des Jeunes Travailleurs – Mantes la Jolie – 21 novembre

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Etape traditionnellement parmi les plus conviviales dans le déroulement de Blues-sur-Seine, le diner-concert du Foyer des Jeunes Travailleurs est généralement un grand moment non seulement pour les oreilles mais aussi pour les papilles, et cette quatorzième édition du festival ne va pas déroger à la tradition en nous offrant pour la partie blues un duo britannique des plus enchanteurs avec le guitariste Tom Attah et l’harmoniciste Franny Eubank ! Si le premier est souvent comparé au petit neveu de Son House, le second n’est pas sans rappeler Sonny Boy Williamson et la réunion des deux nous ramène sans ménagement vers le blues rural du delta du Mississippi, mais avec un look à la Blues Brothers pour mieux finir de brouiller les pistes ! 

Le volet artistique étant maintenant présenté en seulement quelques morceaux, on passe rapidement et avec une réelle envie au versant gastronomique de l’affaire avec en plat de résistance un met pas franchement connu dans nos contrées mais généralement très apprécié de ceux qui y goutent, le jambalaya, sorte de « paëlla créole » directement venue de Louisiane avec son cortège de saurisse et d’écrevisse ! Une bonne idée à mettre au crédit du maître queux de céans, Gilles, qui non content d’avoir eu une bonne idée a su l’agrémenter en dosant très justement les épices pour que le souvenir du repas se prolonge un peu plus loin dans la soirée …

Une guitare à la fois fine et sauvage, un harmonica bondissant accompagné d’une voix qui se laisse aller à passer dans l’ampli en usant plus que de raison des saturations, Tom Attah et Franny Eubank ne ménagent pas leurs ardeurs et nous gratifient d’une prestation dans laquelle les fantômes de Robert Johnson, Skip James et autre Son House mais aussi de Muddy Waters remontent directement à la surface pour le plus grand plaisir d’un public qui se laisse convaincre par l’énergie déployée par les deux musiciens et surtout par la qualité d’une musique qui fait du bien par où elle passe. Un « Got My Mojo Working » pour enfoncer le clou, un rappel explosif pour finir de faire plier l’assistance sous le poids de la musique du duo et voilà une soirée particulièrement réussie comme on aimerait en voir plus souvent ! Réservez déjà vos places pour 2013, cette soirée est généralement la première de Blues-sur-Seine à afficher complet chaque année … 


Chicago Blues Festival – Centre Culturel Louis Jouvet – Bonnières-sur-Seine – 22 novembre

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http://www.peachesstaten.com/ 
http://www.bobcorritore.com/ 

Il y a quelques années que la tournée du Chicago Blues Festival ne nous avait pas offert un tel feu d’artifice, mais il faut reconnaître que, déjà sur le papier, elle avait de quoi réveiller un mort et lui donner envie de faire la fête avec, n’ayons pas peur de mots, ces légendes vivantes des douze mesures ! A la basse, l’excellent Melvin Smith, sans doute le musicien américain à avoir le plus de passages à Blues-sur-Seine à son actif tant on le voit de manière récurrente depuis des années. Pas très loin derrière lui, assis à la batterie, Willie « The Touch » Hayes complète une section rythmique irréprochable … Et puis dans par ordre d’apparition à l’écran, le monstrueux Bob Corritore aux harmos, le génial Billy Flynn à la guitare et au chant, le non moins brillant John Primer, lui aussi à la guitare et au chant, et, last but not least, la chaleureuse Peaches Staten au chant et au washboard … Faut il vraiment en dire plus ?

Première bonne nouvelle, les lights donnent à l’endroit un petit côté chaleureux, très typique des clubs de Chicago, mais dans une version frenchy en diable toutefois, avec un public solidement scotché le cul à sa chaise … Deuxième bonne nouvelle, le son se tient plutôt bien, les artistes ayant compris qu’un potard sur un ampli peut être braqué sur autre chose que 12 et s’efforçant de proposer du même coup quelque chose d’audible, ni top fort ni trop mou, même si les voix pêchaient un peu au niveau de l’équilibre ! Troisième bonne nouvelle, le cru 2012 du Chicago Blues Festival se paie le luxe d’être original et évite du même coup et autant que faire se peut les grosses tartes à la crème du genre, même si, passage obligé par les standards, on retrouvera de temps en temps un « Got My Mojo Working » ou un « Blues Is Allright » joués avec un tel entrain et un tel plaisir que l’on ne peut qu’en apprécier la consistance ! 

En cette soirée de Thanksgiving, nos amis américains nous ont sorti le grand jeu et ont laissé libre cours à leur plaisir pour nous proposer deux sets brefs mais intense, le premier de quarante cinq minutes montre en main avec une pause dans la foulée et une passage direct par le stand merchandising, le second un peu plus long d’environ cinq minutes avec un rappel plutôt apprécié par une assistance qui sortira de son siège au forceps et qui se fera un titre presque en entier debout devant la scène … A en croire les commentaires recueillis à l’entracte, le public, qu’il fasse partie des amateurs éclairés qui fréquentent assidument les salles en cette période de festival ou qu’il soit au contraire simple néophyte venu passer un bon moment dans une salle sans vraiment savoir à quoi s’attendre, a apprécié la prestation à sa juste valeur ! 

Se laisser entrainer dans un blues bien balancé par des musiciens qui ont partagé les mêmes scènes que Magic Slim, Buddy Guy, Muddy Waters ou Koko Taylor n’est pas une chose très habituelle pour le public français, à part peut être pour quelques amateurs pleins de perspicacité et de persévérance qui les retrouvent occasionnellement dans les clubs de la Windy City ou encore à la même table lors de la cérémonie des Keeping The Blues Alive Awards à Memphis … A n’en point douter, Bonnières a su prendre conscience ce soir de la qualité du spectacle qui lui a été proposé et n’est pas prêt de l’oublier ! Et si quelques petites fautes dans les grilles ont parfois fait quelques écailles sur les morceaux joués ce soir, ce n’est que pour mieux rappeler que même si l’on s’appelle John Primer ou Billy Flynn, on n’en reste pas moins humain avec ses très grandes qualités et fort heureusement ses quelques petits défauts. Avis aux amateurs donc, le Chicago Blues Festival 2012 est un événement à ne pas manquer ! 

Scène Blues du Mantois – CAC Georges Brassens – Mantes-la-Jolie – 23 novembre 

http://recidivebluesband.fr  
http://matoo119.skyrock.com/ 

Deux possibilités ce soir dans le « In » de Blues-sur-Seine qui s’apprête à tirer sa révérence demain soir, Ray Bonneville et Shemekia Copeland à Poissy ou une scène locale au CAC Georges Brassens … Autant dire que le choix a été délicat avec d’une part des artistes prestigieux, le vainqueur « solo / duo » du dernier International Blues Challenge de Memphis et la digne fille du fabuleux Johnny Copeland, et de l’autre des groupes en devenir se produisant dans une salle partenaire historique de Zicazic … Le programme du week-end se révélant chargé, c’est donc Kino, Recidive Blues Band et Black Mat’oo qui recueilleront la majorité des suffrages ! 
 
On commence avec Kino, un trio guitare / mandoline, basse / contrebasse et harmonica qui nous entraine dans des compos particulièrement bien ficelées où le blues se laisse rattraper par le jazz, par les sonorités antillaises et même par une pointe de musique celte des plus bienvenues ! Avec un bassiste impressionnant qui en impose par son jeu et sa présence scénique, les autres musiciens pourraient presque passer inaperçu, mais ce serait sans compter sur Douglas, chanteur, guitariste et compositeur qui contribue de fort belle manière à la grandeur d’un groupe qui nous a grandement impressionné ce soir ! 

Recidive, c’est une histoire de famille, le père et le fils aux guitares, le frère au saxophone, absent de la scène ce soir pour des raisons de santé mais présent dans la salle pour soutenir le quartet … Paul Personne, Stevie Ray Vaughan, on remarque les influences du groupe dès les premières mesures, même si « Aphonie cérébrale » se fera une première fois sans micro, signe des temps et d’une aphonie qui pour l’occasion sera totale. Un peu décousu, le set du quartet ne manquera pas pourtant d’intérêt et c’est une assistance qui apprécie à juste titre le côté le plus rock du groupe qui le saluera comme il se doit par un tonnerre d’applaudissements en fin de concert !

Black Mat’oo, c’est du sérieux, avec une voix et deux guitares mais aussi un sax et des claviers pour un total de six personnes en scène venues distiller des morceaux pleins d’un blues comme on l’aime, bien chaud, bien gras et bien crade ! Puissant juste ce qu’il faut, séduisant à n’en plus finir, le sextet nous en met plein les yeux et plein les oreilles et laisse le bon temps rouler avec des morceaux qui se boivent comme du petit lait. La salle qui s’est remplie d’un seul coup apprécie et se presse devant les planches pour assister au triomphe de JC et Cie qui en font des tonnes sans avoir l’air d’y toucher. On apprécie d’autant plus l’attitude pleine d’humilité qui pousse Black Mat’oo à tout donner sans se poser de question, juste pour le fun, le sien bien entendu, mais aussi celui du public ! 

Au terme d’une très belle soirée, l’heure est venue de céder la plume aux collègues qui se chargeront des derniers témoignages de cette quatorzième édition qui a tenu ses promesses et qui a été un véritable succès au niveau de la fréquentation des salles … Appelé par d’autres taches auprès des instances dirigeantes de l’European Blues Union, c’est donc une journée avant la fin du festival que se termine en ce qui me concerne cette mouture 2012 ! On se retrouve un peu plus tard pour la conclusion … 

Ray Bonneville – Shemekia Copeland – Théâtre – Poissy – 23 novembre (par Alain Hiot)

http://www.shemekiacopeland.com/ 

Tout comme l’année passée, le superbe théâtre de Poissy accueille pour cette 14ème édition l’une des têtes d’affiche du festival Blues-sur-Seine en la personne de Shemekia Copeland. 

Avec en ouverture un guitariste Canadien peu connu chez nous, Ray Bonneville, mais qui n’est toutefois pas n’importe qui puisqu’il est lauréat 2012 de l’International Blues Challenge de Memphis en catégorie artiste solo. Ray est donc venu nous interpréter, entre autre, quelques titres issus de son album paru en 2011 « Bad man’s Blood »

Il y a bien longtemps déjà que l’on ne présente plus Shemekia Copeland comme étant la « fille de… », mais bel et bien comme l’artiste à part entière qu’elle est, une voie incontournable dans ses différents domaines de prédilection que sont le blues, la soul, le funk ou le rhythm’n’blues.

Son immense charisme et sa présence sur scène font qu’elle s’attire immédiatement la sympathie du public. Shemekia, qui a toujours voulu être chanteuse de blues, nous fait découvrir quelques titres de son dernier album intitulé « 33 1/3 », allusion évidente aux vinyles mais également, et sans dévoiler là un grand secret, une référence à son âge lors de la parution de cet opus.

Soirée trop courte, bien trop courte si l’on en croit les commentaires des spectateurs à la sortie, et c’est aussi mon avis. Une bien belle soirée dont les deux points culminants auront été une super battle de solos entre les deux guitaristes Wllie Scandlyn et Arthur Neilson sur une reprise de Koko Taylor, et la descente dans la salle de Shemekia. 

Elle va interpréter à capella « Ghetto Child », en hommage à son père Johnny, en faisant le tour complet du public aux anges. Et croyez moi, même sans micro et à l’autre bout de la salle, on entend parfaitement ce qu’elle chante tellement ça envoie ! Une superbe artiste à découvrir absolument et qui nous a totalement emportés avec elle ce soir.

Epilogue

Ainsi se termine cette quatorzième mouture de Blues-sur-Seine, pour nous tout du moins puisque le public aura encore quelques beaux moments à vivre sur le festival, avec « Le blues du désert », création participative proposée en milieu de journée au Magic Mirrors, et puis avec la grande soirée africaine à Mantes la Ville où l’on retrouvera entre autres Roland Tchakounté mais aussi Amadou et Mariam, les parrains et marraines du festival … Au moment de se quitter, s’il est encore un peu tôt pour faire un bilan, on saluera déjà le remplissage plus que conséquent des salles tout au long du festival ! La présence du Magic Mirrors a également été un véritable plus, apportant entre autres un petit espace de chaleur dans la ville, un endroit où tous les amis de Blues-sur-Seine ont pu retrouver ce qui a été longtemps leur carburant, la convivialité et la joie de vivre. Un grand merci à tous, professionnels et bénévoles, qui ont fait que ce crû 2012 a su nous réserver de belles surprises en apportant un peu de blues dans le Mantois !

Fred Delforge – novembre 2012